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Minh-Lan Phan, analyste chez l’atelier-BNP Paribas : ” Seul Ubi Soft paraît armé pour bénéficier de la guerre des consoles “

Selon Mihn-Lan Phan, les éditeurs européens de jeux vidéo n’ont pas réagi à temps à la baisse des prix de la X-Box et Playstation2.

Analyste à la filiale d’études de BNP Paribas, Minh-Lan Phan fait le point sur l’évolution du secteur des éditeurs de jeux vidéo français. Un compartiment de la cote déprimé, malgré la baisse continue du prix des consoles de jeux.La guerre des prix des consoles bat son plein, notamment en Europe. Est-ce un bon signe pour le secteur ?Afin de “capter” davantage de nouveaux joueurs potentiels en Europe, Sony et Microsoft annoncent une nouvelle fois une baisse des prix pour leurs consoles de nouvelle génération : la X-Box de Microsoft ne coûte plus que 249 euros (contre 479 et 299, en mars et avril dernier) tandis que le prix de la Playstation 2 de Sony tombe à 259 euros (contre un prix de lancement de 456 en octobre 2000 puis de 300 euros en novembre 2001). En revanche, le troisième concurrent, Nintendo, lui aussi présent sur le segment de marché qu’on appelle plus communément les “First Party Publishers” (fabricants de console et éditeurs de jeux), ne semble pas (encore !) adopter une telle stratégie.Jusqu’ici, les éditeurs de jeux français n’ont pas vraiment profité de cette baisse.Dans ce contexte, par définition porteur, les éditeurs indépendants européens, et plus particulièrement français, ne se sont pas positionnés à temps en terme d’investissement et de créativité, notamment lors du lancement de la X-Box. Globalement, ils pâtissent d’une mauvaise situation financière. Seul Ubi Soft, dont le catalogue sort du lot, paraît armé pour bénéficier de la guerre des prix. Bien que sanctionnée par les marchés financiers, avec un cours de Bourse inférieur à 16 euros, l’entreprise affiche un ratio d’endettement de 43 %, contrairement à Infogrames ou Titus, qui ont des “gearing” [niveau d’endettement sur fonds propre, ndlr] de l’ordre de 205 ou 275 %.Peut-on espérer pour les éditeurs un relais de croissance du côté des jeux online ?Les jeux online sont un segment de marché émergent. Il est évident qu’ils représentent de nouveaux enjeux et de nouvelles perspectives. Mais encore faut-il avoir misé dessus depuis plusieurs mois afin de pouvoir se situer dans le peloton de tête. Le marché ne sera probablement mature que dans un an sur le Vieux Continent. L’Amérique et l’Asie serviront de territoires “tests” jusque-là. En effet, les habitants de ces pays bénéficient d’une culture jeux plus forte et d’un accès au haut débit plus largement répandu que ceux des pays européens. Là aussi, et je ne suis pas payé pour le dire, c’est léditeur français Ubi Soft qui paraît être le mieux à même de se positionner sur le marché des jeux “massivement multijoueurs”.

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Jean-Pierre Savalle