Amazon n’a toujours pas trouvé la martingale pour faire de Twitch un business rentable. La plateforme de streaming de vidéo, à l’origine spécialisée dans la diffusion de parties de jeux vidéo, n’est toujours pas profitable, selon des documents visés par le Wall Street Journal. L’an dernier, Twitch avait généré 667 millions de dollars de revenus publicitaires, et 1,3 milliard de revenus commerciaux (abonnements payants, commissions sur les ventes réalisés par les créateurs de contenus…).
Twitch sous pression
Le hic, c’est que Twitch coûte cher. La plateforme attire des millions de visiteurs chaque jour, ce qui signifie des dizaines de milliers de diffusions en direct et en simultané. À cela s’ajoutent le coût des outils pour la modération des contenus et des contrats pour s’assurer la présence des créateurs les plus populaires et la diffusion des événements esport (100 millions de dollars en tout)…
Le chiffre d’affaires publicitaire a stagné depuis la fin de la pandémie, tandis que les dépenses des plus gros clients, ceux qui souscrivent aux abonnements des créateurs et qui leur font des dons sont en recul. D’après ces documents internes, Twitch pourrait perdre près de 250 millions de dollars de revenus d’ici la fin 2025, si ces tendances se poursuivent.
Amazon demeure confiant dans le potentiel de Twitch, acheté en 2014 au prix d’1 milliard de dollars. Selon un porte-parole, le groupe a « toujours adopté une vision à long terme » et souligne la capacité de Twitch à « attirer des audiences plus difficiles à atteindre ». Des paroles rassurantes, mais qui ne réconforteront pas les centaines d’ex salariés licenciés depuis plus d’un an.
Twitch cherche à aller au-delà du jeu vidéo, en proposant des canaux de discussion entre créateurs et vedettes dans tous les secteurs : voyage, musique, sports… La plateforme a même rouvert ses portes à Donald Trump, après avoir interdit d’antenne l’ex-président américain suite à son rôle supposé dans les émeutes du Capitole.
Twitch représente une toute petite fraction (0,5 %) du chiffre d’affaires d’Amazon, mais Andy Jassy, à la tête du groupe d’e-commerce depuis 2021, a peu de tolérance envers les activités peu ou pas rentables comme c’est le cas d’Alexa. D’où la peur des salariés de la plateforme de streaming qui pourraient se retrouver dans le fameux club des « marques zombies » délaissées par Amazon…
En attendant, de nouveaux licenciements ne sont pas à exclure, tout comme de nouvelles hausses des prix des abonnements.
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Source : WSJ
