Ces “yetties” (jeunes entrepreneurs high-tech) qui, à défaut de vouloir changer le monde, rêvaient de “créer le nouvel Amazon, le nouveau Yahoo”. Bref, de devenir riches avant d’être vieux. Morceau choisi : Fabrice Grinda “enrage”… À 23 ans, il n’a toujours “rien fait” alors que “tous les jours, des jeunes comme lui deviennent millionnaires.” On a vu mieux comme idéal, reste l’aventure…Tour à tour admiratif, amusé ou agacé, on revit les sagas de Gilles Ghesquiere (Nomade), Michel Meyer (Multimania), Oriane Garcia (Caramail) ou Fabrice Grinda (Aucland). On replonge dans la grande illusion des start-up : un monde magique où “tout est gratuit pour l’utilisateur” mais qui génère du chiffre d’affaires ; où patrons et salariés sont forcément copains ; où le schmoozing (se faire voir) et le buzz (faire croire) suffisent à lever 1,5 million d’euros ; où la Bourse peut grimper jusqu’au ciel et enrichir les standardistes…Le grand mérite du livre est de montrer que tout le monde a contribué à “la Bulle” : investisseurs, analystes, journalistes, politiques… Mais les auteurs ?” eux-mêmes journalistes ?” pointent surtout la responsabilité des grands patrons : ils ont fait les mêmes erreurs que les gamins des start-up, “mais en pire”.Jean-Marie Messier ? Il a cyniquement ” vendu du rêve et du vent au marché “ pour créer Vivendi Universal, quitte à travestir la réalité. Bernard Arnault ? Il a ” multiplié les erreurs comme un débutant “. Alors, pour lui, ” la nouvelle économie française n’a tout simplement jamais existé “. Le réquisitoire est long et passionnant…Au bout de l’enquête, Grégoire Biseau et Doan Bui ont redécouvert une évidence oubliée durant cette courte parenthèse : le “Dieu marché” n’est “ni sage, ni juste”, il est simplement Dieu !
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