Les architectures SNA sont encore loin d’avoir disparu en France. “Sur les 80 000 routeurs que nous gérons pour nos clients, un tiers traite encore des flux SNA”, constate Philippe Bernard, directeur général de France Télécom Transpac.Ce conservatisme a ses raisons : SNA est un système de transmission de données robuste, fiable et bien sécurisé, mais il ne permet pas d’intégrer les nouvelles applications tournées vers Internet. Autre inconvénient majeur : sa maintenance coûte de plus en plus cher (+ 20 % par an, selon le cabinet GartnerGroup) et la rentabilité des dépenses d’entretien est de plus en plus faible.Pour emmener ses clients vers le tout IP, France Télécom propose une migration graduelle, fonction de leurs besoins et de leur capacité d’adaptation, et préservant l’investissement SNA applicatif existant.“Grâce à notre solution d’encapsulation, précise Pascale Malorey, directrice technique de France Télécom Transpac, SNA devient une application IP comme une autre.”Cette migration reprend pour l’essentiel le programme Cisco Blue, élaboré par le constructeur américain. Suivant un schéma désormais classique, c’est donc une migration en trois étapes :1. La transition réseau. On commence par déployer un réseau dorsal IP entre le serveur central et les réseaux locaux clients ; ceux-ci restent toujours des clients SNA pur, mais l’entreprise peut d’ores et déjà commencer à développer son intranet ;2. La transition client. On remplace les clients SNA par des clients IP, qui accèdent au serveur central soit par une passerelle Telnet, soit par connexion web, à l’aide d’applets Java ;3. La transition serveur central. Celui-ci est intégré au réseau IP et devient une entité hybride, logeant à la fois des applications SNA et des applications TCP/IP.Pour transporter les données SNA sur le réseau dorsal IP, Cisco Systems préconise l’utilisation du DLSw+ (Data Link Switching Plus), une méthode d’encapsulation, qu’il a implantée au niveau de ses routeurs.Cette méthode permet de définir des priorités plus importantes pour les données SNA que pour les données IP. Les anciennes applications garderont ainsi leur temps de réponse et leur fiabilité.Parmi les grands comptes qui ont déjà fait la migration avec l’opérateur historique, on trouve GC2i, le centre de traitement et d’infogérance des Banques Populaires. Il interconnecte 17 sièges, 13 banques et 646 agences.Il lui a fallu trois ans pour remplacer son réseau SNA sur X 25 à base de lignes louées 64 kbit/s par un réseau IP sur Frame Relay. Ce réseau est aujourd’hui en production et présente, selon GC2i, un taux de disponibilité de 99,97 %, supérieur au taux contractuel (www.data.francetelecom.fr) (www.cisco.com).
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