12288 x 6480 pixels : c’est la définition incroyable du capteur de la nouvelle caméra pro de Blackmagic. Ce que cela signifie ? Tout simplement qu’il s’agit ici d’une caméra qui filme non pas uniquement en 4K ou en 8K, mais en 12K. De quoi faire exploser quelques disques durs et autres NAS au passage ! Le corps caméra de cette URSA Mini Pro 12K dérive de la première Ursa Mini Pro qui ne tournait « qu’en » 4,6K. À quelques ajustements technologiques près (USAB C 3.1, etc.), la grosse nouveauté est donc le capteur.
Point de modèle plein format 24×36 issu du monde la photo, il s’agit ici d’un capteur cinéma « Super 35 » mesurant 27,03 x 14,25 mm. Et pas n’importe quel capteur puisque Blackmagic revendique avoir travaillé durant quatre ans pour le développer, car la structure de ses photodiodes est unique. Au lieu d’avoir une structure de Bayer RVB (rouge/vert/bleu) classique qui comprend 50% de vert pour 25% de rouge et 25% de bleu, ce capteur disposerait du même nombre de photodiodes de chaque couleur. Blackmagic n’a malheureusement pas publié de détails plus techniques – ni d’images ou schémas – pour nous permettre de mieux cerner sa structure.
Mais elle s’est bien étendue sur ses atouts et ses performances. À commencer par la définition d’image : capable de shooter des séquences 12K à 60 images par seconde, l’URSA Mini Pro 12K domine sur ce plan la Minstro 8K VV de Red. Tout en étant six fois moins chère. Car une des particularités de Blackmagic, c’est d’être capable d’intégrer les bonnes technologies à prix record : s’affichant à 9255 €, elle est sans aucun doute la caméra du genre la moins chère du monde.
Bonne 12K = excellente 8K = fabuleux ralentis 4K
L’intérêt de tourner en 12K est, pour les équipes de Blackmagic, « de proposer la meilleure 8K possible ». Une promesse qui ne semble pas vaine sur le papier, car le suréchantillonnage au tournage permet généralement de garantir un niveau de qualité supérieur dans les définitions inférieures.
De plus, profiter de la 12K permet de tourner en plan plus large et de recadrer la scène au montage, ce qui peut être très utile pour les scènes d’action complexes. Finalement, le débit de données ahurissant produit par une séquence 12K60p (2,888 Go par seconde en vidéo brute non compressée !) permet de proposer des débits de trame encore plus élevés dans les définitions inférieures. L’ URSA Mini Pro 12K tourne ainsi des séquences 8K entre 110 i/s et 140 i/s et des séquences 4K DCI à 220 i/s. De quoi proposer des ralentis x9 en 4K !
Le « miracle » du BRAW
Blackmagic n’est pas qu’une entreprise qui construit des caméras, c’est aussi un champion du logiciel vidéo. Et à ce jeu, leur nouveau format d’encodage Blackmagic RAW (BRAW) promet d’être une merveille : les séquences 12K seraient parfaitement éditables (avec le logiciel DaVinci Resolve de Blackmagic, bien entendu) avec un simple ordinateur portable ! De quoi commencer à monter dans l’avion et finir sur sa station de travail en studio.
Cette « portabilité » se sent aussi dans l’approche des fichiers. Blackmagic semble vouloir donner toutes les options d’enregistrement aux cadreurs puisque la caméra est compatible non seulement avec des cartes mémoire SDXC UHS-II (x2 emplacements), les CFast (x2 emplacements) mais aussi avec les disques SSD externes via une prise USB-C 3.1 Gen 2… voire les disques SSD NVMe internes via un module qui se place entre la caméra et sa batterie.
Intégrant ses propres filtres à densité neutre, compatible avec tous types d’optiques (adaptateurs officiels pour montures EF, PL, F, B4 en option) et les batteries standard de l’industrie, l’URSA Mini Pro 12K cherche à jouer le coup technologique de la 12K à prix « accessible ». Si 9255 € pour le corps caméra nu – auquel il faut ajouter les optiques, batteries, viseur, etc. – représente un budget hors de portée du commun des mortels, dans le milieu du cinéma et de la vidéo pro, c’est (quasiment) peanuts.
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