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MicroStrategy en fin de convalescence

L’éditeur annonce un retour à la rentabilité et prétend avoir réglé ses comptes avec un passé financier houleux. Il mise sur une nouvelle plate-forme technologique pour assurer son avenir.

Au bout d’une année de silence, la société MicroStrategy annonce son retour à la rentabilité. Sur le quatrième trimestre 2001, clos le 30 septembre dernier, la société a enregistré un chiffre d’affaires pro forma de 43,2 millions de dollars pour un résultat net, toujours pro forma, de 7,4 millions de dollars. L’amélioration des résultats est, notamment, due à une augmentation du chiffre d’affaires (+23 % en termes de ventes de licences entre le troisième et le quatrième trimestre 2001).Comment ne pas être pris d’un vague sentiment de vertige et ne pas savourer l’ironie de cette annonce, alors que la récente faillite du courtier en énergie Enron oblige les sociétés du secteur informatique à rassurer les analystes sur la santé financière de leurs comptes.Le 20 mars 2000, peu avant l’éclatement de la bulle boursière des valeurs Internet, MicroStrategy annonçait une sérieuse correction à la baisse de ses résultats financiers publiés lors des trois années précédentes, reconnaissant avoir artificiellement gonflé son chiffre d’affaires. Le cours de l’action MicroStrategy ne s’en remettra pas : après avoir culminé à 313 dollars, elle est aujourd’hui coté à moins de 3 dollars. Du statut d’enfant chéri des analystes financiers, la société passe à celui de paria, perd crédibilité et gros contrats, et finit par se faire oublier.

MicroStrategy se concentre sur le décisionnel lourd

De cette descente aux enfers, Michael J. Saylor, le PDG de MicroStrategy, a tiré une leçon de business : “Lorsqu’on dirige une entreprise, il faut décider très clairement quels risques l’on est prêt à prendre pour créer de la valeur. Nous avons sacrifié le profit sur l’autel du chiffre d’affaires, c’était une grave erreur “, admet-il, avec le recul.” Mais nous avons rectifié le tir : nous avons engagé un ambitieux plan d’économies. Et nous nous sommes recentrés sur notre c?”ur de compétences : les outils décisionnels pour grands comptes “, ajoute-t-il.Dans les faits, le plan d’économies s’est traduit par une réduction du personnel et la suppression des branches déficitaires de la société : marché de l’intégration, du CRM, etc. Une politique de rigueur qui semble avoir porté ses fruits puisque MicroStrategy s’enorgueillit d’avoir surpassé les attentes des analystes de Wall Street sur les six derniers trimestres.

Un chiffre d’affaires stable prévu pour 2002

Michael J. Saylor reste cependant très prudent sur l’année 2002 : “Nous pensons que notre chiffre d’affaires va rester stable, aux environs de 160 millions de dollars. Mais, contrairement à la plupart de nos concurrents, nous travaillons avec de grands comptes car nos outils sont taillés pour traiter de gros volumes de données. Nous décrochons ainsi plus de contrats car les volumes de données des entreprises augmentent très rapidement et ces contrats sont financièrement plus intéressants.Et d’ajouter : ” Plus des deux tiers de notre chiffre d’affaires est récurrent grâce à nos activités de maintenance, de formation et de conseil pour nos clients. Malgré un chiffre d’affaires stable, ou en légère augmentation, nous devrions améliorer encore nos résultats. “Pour asseoir son retour sur le devant de la scène, MicroStrategy compte également sur une nouvelle plate-forme technologique composée de pas moins de 5 millions de lignes de code source, selon Michael J. Saylor.En effet, la société sortira cette année MicroStrategy 7i, une plate-forme décisionnelle compatible XML et fonctionnant avec la plupart des bases de données du marché (Oracle, IBM DB 2, NCR Teradata ou encore Microsoft SQL Server).MicroStrategy 7i améliore ses fonctions de requêtage, d’édition de rapport et s’intègre facilement au système d’information de l’entreprises par son déploiement 100 % Web (pas de plug-in à télécharger), selon l’éditeur.En France, MicroStrategy a réalisé un chiffre d’affaires de 9,9 millions d’euros en 2001 avec une clientèle principalement composée de grands comptes : Danone, L’Oréal, BNP Paribas, etc.

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Antonin Billet