Microsoft le promet : Internet Explorer 9 va rattraper ses concurrents côté performances et même les dépasser au niveau de l’affichage vidéo, grâce à l’accélération graphique matérielle. Il va aussi mieux respecter les standards du Web, même si l’objectif n’est pas d’atteindre 100/100 au test Acid3, pourtant une référence en la matière. De passage à Paris, Ryan Gavin, General Manager Internet Explorer au sein de Microsoft, fait le point pour 01net. sur le développement du futur navigateur.
01net. : début mai vous avez publié une deuxième préversion d’IE9 (Platform Preview). Quand pensez-vous être en mesure de proposer une première bêta ?
Ryan Gavin, Microsoft : avec IE9 nous avons inauguré un calendrier proposant une nouvelle Platform Preview toutes les huit semaines. Cela répond aux demandes des développeurs, qui ont d’ailleurs très bien accueilli cette initiative. La troisième préversion suivra donc ce calendrier. Et dès que la plate-forme sera suffisamment stable, nous publierons une première bêta.
IE9 devrait tout de même être disponible en 2010 ?
Je ne peux pas encore me prononcer pour le moment. Nous publierons la première bêta dès que les développeurs donneront leur feu vert, c’est tout ce que nous pouvons dire aujourd’hui.
Pourquoi n’offrez-vous pas de compatibilité avec Windows XP ?
Windows XP est basé sur des technologies anciennes, datant de neuf ans. Il n’a pas été bâti pour accueillir un programme comme IE9, dont l’ambition est de proposer une nouvelle expérience utilisateur sur le Web. Or les performances de XP et son niveau de sécurité ne conviennent pas. IE9 est un navigateur moderne et il doit bénéficier d’un environnement moderne comme Vista ou Windows 7.
« Nous avons écouté les utilisateurs et les développeurs »
Certains voient dans l’incompatibilité avec XP une façon de booster les ventes de Windows 7 ?
Non pas du tout. Windows 7 est la version de Windows possédant la plus forte croissance de toute notre histoire. Il n’a pas besoin d’IE9 en renfort.
Votre nouveau navigateur est censé atteindre des performances supérieures aux précédentes versions, notamment grâce à son moteur Javascript. Pourquoi ne pas avoir accordé autant d’importance aux performances pour les précédentes versions ?
Il serait faux de dire que nous ne nous préoccupions pas du tout des performances. Cela est devenu notre priorité. Nous suivons simplement l’évolution du Web. Il n’y a encore pas si longtemps, le maître mot était la sécurité et l’on parlait peu des applications Web. Désormais, il y a en effet la nécessité de proposer un navigateur performant, adapté au Web moderne. Cela est devenu « non-négociable ».
Nous avons écouté les utilisateurs et les développeurs qui réclamaient un navigateur plus performant, notamment au niveau du moteur Javascript. Mais nous allons encore plus loin en leur proposant une accélération graphique matérielle. IE9 pourra, par exemple, afficher des contenus HD en exploitant toute la puissance des processeurs graphiques. Nous travaillons dans ce sens avec les principaux fabricants de GPU [graphics processing unit, processeur graphique, NDLR]. Notre navigateur aura une vraie longueur d’avance sur ce point.
Vous vous êtes engagés à mieux respecter les standards du Web. La deuxième préversion n’atteint cependant que 68/100 au test Acid3. Votre objectif est-il d’obtenir 100/100 comme Opera, Chrome ou Safari ?
Il y a beaucoup de « micro-benchmarks » sur le marché, dont Acid3. Ils ne prennent en compte qu’une partie des standards du Web et n’en donnent qu’une vision étroite. Je ne dis pas qu’Acid3 est un mauvais test. Il propose simplement une vision limitée de ce dont ont besoin les développeurs. C’est pourquoi, nous ne nous sommes pas fixé comme objectif d’atteindre 100/100 à Acid3.
Ce qui nous paraît plus important est d’être présent, comme nous le sommes, dans la plupart des groupes de travail réalisant les standards. C’est le meilleur moyen de savoir comment développer un navigateur qui les respectera.
Microsoft mise beaucoup sur l’intégration d’HTML5. Restera-t-il une place pour Flash et Silverlight ?
Nous allons continuer de supporter Flash et Silverlight. Ces technologies peuvent encore évoluer, même s’il faut peut-être trouver de nouvelles voies. Il ne faut pas perdre de vue qu’en tant que plug-in, Flash et Silverlight sont très propices à l’innovation. Leur développement peut être très rapide. Ce n’est pas le cas des standards, comme HTML5, qui de par leur nature représentent un travail de longue haleine mobilisant un grand nombre d’acteurs. Je pense que les plug-in peuvent reprendre une longueur d’avance, puis les standards les rattraperont et ainsi de suite.
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