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Microsoft verrouille ses logiciels professionnels

A l’occasion du lancement d’Office XP, en juin, Microsoft instaure un nouveau système antipiratage. Pour installer un logiciel, il sera désormais nécessaire de contacter l’éditeur. Une procédure contraignante qui ne plaira pas à tous les clients.

C’est désormais officiel. Les futurs logiciels de Microsoft seront systématiquement dotés d’un nouveau système de protection anticopie extrêmement strict. Ce procédé, assez pénible pour les utilisateurs, doit garantir qu’un logiciel sera installé sur un PC unique, identifié par son équipement.Cette mesure s’étendra à l’ensemble des produits professionnels de l’éditeur vendus en boîte ou en OEM (avec un PC neuf). Annoncée pour le mois de juin, la nouvelle suite bureautique Office XP est le premier logiciel concerné. Le futur système d’exploitation Windows XP, ainsi que les prochaines versions de Visio et de Project seront aussi protégées par ce système antipiratage.En revanche, les logiciels grand public seront épargnés. De même, une procédure spéciale ?” plus souple ?” est prévue pour les entreprises qui gèrent un parc important de micros.

Microsoft promet une relative souplesse

Pour les utilisateurs, la mise en place de ce système ne passera pas inaperçue. Désormais, ils devront impérativement contacter Microsoft et fournir à l’éditeur une clé calculée par l’assistant d’installation en fonction de la configuration matérielle de leur PC. En retour, ils recevront un code qui leur permettra d’activer leur programme.Microsoft se donne ainsi la possibilité de vérifier que l’exemplaire du logiciel n’a pas déjà été installé sur un autre PC et qu’il ne s’agit pas d’une copie illégale. Cette activation pourra se faire par Internet ou par téléphone (numéro vert gratuit accessible sept jours sur sept, 24 heures sur 24).Bien entendu, l’opération devra être renouvelée en cas de changement d’ordinateur. Mais il y a pire. En cas de remplacement de certains composants du PC (carte mère, disque dur…), il faudra réclamer un nouveau code d’activation. Microsoft affirme cependant que le système de protection offrira une certaine tolérance : la carte graphique, la mémoire, les périphériques externes ne seront pas concernés.L’éditeur déclare également que le service chargé de fournir les codes d’activation fera preuve de souplesse vis-à-vis des utilisateurs. Evidemment, si le même logiciel fait l’objet de demandes d’activation trop fréquentes, le service tirera la sonnette d’alarme.Pour limiter la grogne des utilisateurs, Microsoft a prévu, pour la version commercialisée au détail d’Office XP, la possibilité d’installer le logiciel deux fois ?” sur un PC et sur un portable. Les utilisateurs de la suite bureautique auront aussi la possibilité de lancer cinquante et une fois leur programme sans passer par la phase d’activation. Au-delà de ce décompte, il deviendra impossible d’enregistrer ou de créer de nouveaux documents.

L’anonymat des utilisateurs serait respecté

Par ailleurs, Microsoft aurait pris certaines précautions pour garantir à la Cnil le respect de la loi Informatique et libertés. L’éditeur ne souhaite pas être à nouveau soupçonné de collecter des informations à l’insu des utilisateurs. Lors de la phase d’activation, ces derniers n’auront pas à fournir d’informations personnelles. Microsoft se contentera de leur demander la clé fournie par l’assistant d’installation et le pays où ils se trouvent. De même, il serait impossible de remonter à la configuration matérielle du PC à partir de cette clé.Pour Alain Ecuvillon, membre du département antipiratage de Microsoft, il n’y a donc aucune raison pour que ce nouveau système suscite la grogne des utilisateurs. “Ce procédé est déjà utilisé sur Office 2000 depuis le mois de septembre en Amérique du Nord, et depuis le mois d’avril dernier en Australie, en Nouvelle-Zélande et en Chine. Et nous n’avons relevé aucun problème “, affirme-t-il.Pour autant, l’éditeur a bien conscience que son dispositif de protection sera un jour ou l’autre piraté. Mais cela devrait lui permettre de réduire considérablement la diffusion des copies illégales au sein des entreprises. Le taux de piratage des logiciels utilisés y frôlerait les 50 %. Une perte financière importante pour Microsoft, qui justifie, selon lui, ces nouvelles mesures de protection.

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Stéphane Long