Il y a le spam, les virus. Et les ‘ spywares ‘, ces petits programmes espions, souvent associés à des logiciels gratuits téléchargeables sur le Web, qui posent de réels problèmes de sécurité. C’est dans ce
contexte que Microsoft a annoncé, jeudi 16 décembre, le rachat de la société Giant Company Software, éditrice de produits de sécurité et notamment d’anti-spywares.Dans la foulée, Microsoft a annoncé qu’il donnerait sur son site Internet, courant janvier, la possibilité aux utilisateurs de ses produits de télécharger une version bêta d’un produit anti-spywares utilisant l’outil conçu par Giant.
Elle sera valable pour Windows XP, 2000 et 2003. Elle devrait permettre de repérer les logiciels indésirables et indiquera aux utilisateurs comment s’en débarrasser.Par contre, Microsoft n’a pas encore annoncé comment, ensuite, il comptait diffuser son produit définitif : intégré à Windows, en téléchargement ou au détail. Il n’a même pas exclu qu’il serait payant. ‘ On
ne pourra pas envisager de commercialisation rapidement, s’il y a commercialisation, précise Nicolas Mirail, chef de produits techniques chez l’éditeur. Il n’y a pas de décision de prise. On a besoin d’un retour, notamment sur
la stabilité du système d’exploitation. ‘Dans cette opération, en effet, la stabilité est la préoccupation principale de Microsoft. Car si les spywares sont connus pour leur capacité à tracer les manipulations de l’internaute, à les rediriger sur d’autres sites que ceux
demandés, à faire afficher des publicités, voire à mémoriser des frappes de clavier, ils posent aussi des problèmes d’encombrement de mémoire ou d’actions incompatibles avec le bon fonctionnement d’un système d’exploitation. D’où des
plantages.
Prochaine étape, un antivirus signé Microsoft
Microsoft compte néanmoins continuer à promouvoir les anti-spywares, téléchargeables et gratuits, que sont Spybot et AdAware, bien qu’ils ne soient pas des produits de l’éditeur. La différence avec les technologies Giant ?
‘ Les gens qui sont derrière Spybot et AdAware n’ont pas la même connaissance du système d’exploitation de Microsoft et des éventuelles interférences de leur produit ‘, estime Nicolas Mirail.Ces deux logiciels posent un autre problème. ‘ Ils suppriment les spywares, mais cela peut du coup empêcher le fonctionnement du logiciel auxquels ils sont associés ‘, explique-t-on chez
Symantec. D’où, chez l’éditeur de produits de sécurité, un outil de détection suivi d’un mode d’emploi pour supprimer manuellement le logiciel espion. C’est aussi la solution que proposera Microsoft dans sa version bêta de janvier.Ce positionnement de Microsoft n’est pas isolé et ne relèverait pas vraiment d’un manque d’armes anti-spywares. ‘ Le rachat de Giant est plus à inscrire autour des mouvements de Microsoft sur le marché de la
sécurité et plus particulièrement de l’antivirus [voir le rachat d’un éditeur d’antivirus RAV en 2003, NDLR] et de l’éventualité de la mise à disposition d’un antivirus Microsoft sur le marché qui reste encore une rumeur à ce
jour ‘, explique-t-on chez F-Secure. Ce rachat est à rapprocher d’opérations récentes, comme l’acquisition de PestPatrol par Computer Associates. ‘ Aujourd’hui un logiciel de protection pour le PC doit
se composer d’un antivirus, d’un firewall, d’un anti-spywares et d’un antispam et pas uniquement d’un antivirus. ‘
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