Alors en pleine tourmente financière, Corel annonçait, il y a peu, l’arrivée d’un mystérieux chevalier blanc, sans donner plus de précisions. Le 3 octobre dernier, à l’occasion de la signature d’un accord de partenariat, ce sauveur providentiel s’est démasqué : Microsoft. L’éditeur s’est engagé à racheter 24 millions d’actions Corel non convertibles pour 135 millions de dollars (155 millions d’euros). Microsoft prend ainsi le contrôle de 25 % du capital de son concurrent et désormais partenaire. Toutefois, il n’obtient ni droit de vote ni siège au conseil d’administration de l’éditeur canadien. En contrepartie, ce dernier participera activement à la stratégie de déploiement et d’interconnexion des services web . net de Microsoft. “Corel s’engage à développer et à adapter des produits selon les spécifications de la plate-forme . net”, explique Pascal Brier, directeur du marketing produits chez Microsoft France. À ce jour toutefois, personne ne sait quelles applications Corel seront concernées par ces retouches.
Microsoft protège ses arrières
L’accord qui lie les deux éditeurs stipule également que chacun des protagonistes s’engage à “l’arrêt, d’un commun accord, de certaines procédures judiciaires entre les deux sociétés”. Une façon comme une autre pour Microsoft de désamorcer une éventuelle attaque du gouvernement américain à son encontre pour abus de position dominante, monopole ou autre. Corel est en effet le seul concurrent véritablement crédible de Microsoft sur le secteur des suites bureautiques. Premier effet de cette nouvelle alliance, le directoire de Corel a confirmé Derek Burney, principal instigateur de ce partenariat, dans ses fonctions de PDG, et l’organigramme a été revu en fonction des lignes de produits.Certes, Microsoft maintient un concurrent en vie. Il l’avait déjà fait de manière plus modeste avec Apple. Mais avec cet investissement, l’éditeur désamorce un éventuel rachat de Corel par les éditeurs Linux. C’est sans doute la raison principale de cette alliance. En récupérant les versions Linux des applications Corel, Microsoft peut attirer une nouvelle clientèle, mais surtout s’adjoindre un système d’exploitation pour concurrencer les éditeurs Unix. Une arme qui lui faisait jusqu’à présent défaut.
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