L’industrie informatique ne porte guère Microsoft dans son coeur. Elle profite donc du procès antitrust pour donner une idée du comportement qu’elle souhaiterait voir adopter par Bill Gates et les siens.Invités par la juge Kollar-Kotelly à témoigner dans le cadre de l’examen des sanctions à appliquer envers Microsoft, les concurrents de Microsoft se sont succédé pendant trois semaines.Tous souhaitent que les sanctions contre Microsoft soient renforcées, selon les comptes rendus d’audience de l’agence Associated Press. Pour Jim Barksdale, l’ex-PDG de Netscape, l’actuel accord à l’amiable, s’il avait été en vigueur il y a quelques années, n’aurait pas empêché Internet Explorer d’écraser Netscape Navigator.” Il faut donc empêcher Microsoft d’intégrer ce que bon lui semble à Windows “, explique Larry Pearson, ingénieur chez SBC. L’opérateur télécoms américain craint en effet que le service de messagerie unifiée, qu’il veut lancer, soit condamné à l’échec, si Microsoft ajoute le sien dans son système d’exploitation.
Microsoft alterne goût du secret et menaces
Dans leurs témoignages, les responsables de Novell, Palm, Real Networks et Red Hat ont tous réclamé un meilleur accès aux interfaces de Windows. Sous peine de voir leurs produits défavorisés par rapport aux produits Microsoft des concurrents, qui ont eux accès à tous les secrets de Windows.Selon Michael Mace, vice-président de Palm, l’accord à l’amiable prévoit bien cet accès, mais dans des termes trop vagues pour avoir un quelconque effet. Afin d’éviter de nouvelles mauvaises surprises, Michael Kertzman, PDG du spécialiste de la télévision interactive, Liberate, prône, lui, la standardisation. Et demande ainsi à Microsoft de respecter les normes du marché.Derrière chacune de ces demandes se cache une sourde inquiétude. Pas un témoin qui n’ait à raconter une histoire de menaces provenant de Microsoft, comme Gateway contraint de payer plus cher Windows pour avoir commercialisé une console d’accès Internet avec AOL.Ces sociétés réclament donc des sanctions, interdisant toutes représailles de la part de Microsoft. Qui aura l’occasion, dès lundi, de se défendre. Léditeur fera défiler à la barre ses propres témoins dont, certainement, Steve Ballmer et Bill Gates.
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