Bruxelles le souhaitait, Microsoft compte le faire. Le géant américain a envoyé à la Commission européenne la proposition de livrer à l’avenir, dans l’Union européenne, une version de Windows 7 qui laisserait au client d’une nouvelle machine dotée de son système d’exploitation le choix du navigateur Internet à installer. Le sien ( Internet Explorer) ou celui d’un de ses concurrents (Firefox, Opera, Chrome, Safari, etc.)
Microsoft compte aussi fournir aux éditeurs tiers davantage d’informations sur la compatibilité de ses logiciels. Ces propositions du numéro un mondial des logiciels interviennent en réponse à deux procédures pour abus de position dominante lancées par Bruxelles. L’exécutif européen avait accusé le 15 janvier dernier le groupe de Richmond de couper l’herbe sous le pied de ses concurrents en vendant ensemble son système d’exploitation et son navigateur Internet Explorer.
En février, un porte-parole de la Commission européenne avait indiqué que celle-ci envisageait de forcer Microsoft à proposer des navigateurs concurrents d’Internet Explorer dans Windows, tels Firefox ou Opera (dont la plainte déposée par son éditeur est à l’origine de l’affaire).
Un écran multi-choix
Un an plus tôt, la Commission avait lancé une enquête à partir d’une plainte de l’association des industriels du secteur, l’ECIS, qui reprochait à Microsoft de ne pas rendre publiques des informations qui permettraient aux éditeurs tiers de mettre au point des programmes compatibles avec ses produits.
Concernant Windows, « la proposition reconnaît le principe selon lequel les consommateurs doivent pouvoir choisir leur navigateur internet », indique le communiqué de la Commission. Elle précise que le document de Microsoft sera publié en intégralité en ligne.
Ce que l’on sait, à ce stade, c’est que la proposition envoyée par Microsoft à Bruxelles prévoit un « consumer ballot screen » (voir ci-contre), soit un écran multi-choix (qui devrait apparaître au moment de configurer la machine neuve). Celui-ci permettra aux utilisateurs d’installer facilement un navigateur, que ce soit Internet Explorer ou celui d’un concurrent de Microsoft. Ce « ballot screen » leur permettrait aussi de déterminer facilement quel est le navigateur par défaut, et de désactiver Internet Explorer.
Reste à savoir l’ordre dans lequel seraient présentés les navigateurs dans l’écran multi-choix : par ordre alphabétique des logiciels ? De leurs éditeurs ? De façon aléatoire ? Et puis quels navigateurs proposer ? Certaines associations comme l’UFC-Que choisir ont proposé que des experts indépendants valident un ensemble de tests représentatifs (Acid, CSS, etc…) de la compatibilité des navigateurs candidats avec les standards du Web. Il faudrait atteindre un certain niveau de compatibilité et donc de confort d’utilisation pour être éligible (1).
Un Windows 7 sans Internet Explorer
Rappelons que le 15 juillet dernier, Microsoft a initié une opération promotionnelle de vente de pré-commandes du futur Windows 7 à prix cassé (livré le 22 octobre) et qui est censé être expurgé d’ Internet Explorer 8. Devant cette décision, la Commission avait souligné qu’elle attendait plutôt des mesures permettant aux utilisateurs d’ « avoir un choix de navigateurs, pas que Windows soit fourni sans aucun navigateur ».
Bruxelles, qui avait déjà infligé une amende salée de 497 millions d’euros dans un autre dossier de position dominante (Windows Media Player), semble donc avoir obtenu satisfaction. L’exécutif européen dit désormais vouloir se pencher sur les idées soumises par Microsoft pour s’assurer qu’elles « collent » aux objectifs concurrentiels recherchés. Et ne souhaite pas fournir d’autre commentaire pour le moment.
(1) Paragraphe inséré pour mise à jour le 25 juillet à 17h30.
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