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Microsoft, Nintendo et Sony prêts à réveiller l’industrie du jeu vidéo

Après Sony l’an dernier, Microsoft et Nintendo s’apprêtent à commercialiser en novembre leur console de jeux. Cette bataille incite l’ensemble de l’industrie du jeu vidéo (constructeurs et éditeurs) à l’optimisme pour les cinq prochaines années.

Avec l’arrivée cet automne des deux nouvelles consoles de jeux Xbox et GameCube, le match ” Bill Gates contre Super Mario ” promet une véritable guerre pour le contrôle du marché du jeu vidéo, un conflit dont les consommateurs ont à terme tout à gagner.” Je crois qu’il y aura beaucoup d’animation cette année, estime Peter Moore, président de la filiale américaine de Sega, nous n’avons jamais eu une année aussi dynamique. “Outre la PlayStation 2 de Sony, déjà bien installée sur le marché depuis bientôt un an, la course aux millions de dollars du marché des consoles de jeux comptera début novembre deux autres concurrents de choix : la tant attendue Xbox de Microsoft et la très ludique GameCube de Nintendo.En attendant, une étude du Digital Gaming in America Survey estime que 58 % des ” joueurs actifs ” américains achèteront au moins une de ces trois consoles de nouvelle génération avant la fin de l’année. Certains pourraient même en acquérir plusieurs, puisque 62 % disent vouloir la PS2, 34 % la Xbox et 33 % la GameCube.Quant à ceux qui ne pourront s’offrir les merveilles technologiques qui doivent être commercialisées à hauteur de 300 dollars (331 euros) pour celles de Sony et de Microsoft et de 200 dollars (221 euros) pour celle de Nintendo, il reste l’alternative représentée par la Dreamcast de Sega, dernier produit lancé par l’ex-grand maître japonais des consoles avant qu’il ne renonce à cette activité.Dans les segments de prix encore inférieurs, la bataille s’annonce bien moins acharnée. En effet, Nintendo s’est imposé comme la référence incontournable depuis le 11 juin avec sa Game Boy Advance. Une console de jeux portative, qui s’est tellement bien vendue qu’en vingt jours, elle a réussi à représenter la première source de revenus de Nintendo pour tout le trimestre s’achevant le 30 juin.

Les constructeurs confiants

Cette arrivée massive de nouveaux produits incite l’industrie du jeu vidéo à penser qu’elle se trouve au début d’un cycle de forte croissance, que certains estiment devoir durer cinq ans.Du côté des éditeurs de jeux vidéo tout d’abord, THQ et Activision ont revu à la hausse leurs prévisions pour l’exercice fiscal dans son ensemble. Activision, ainsi qu’Electronic Arts ont par ailleurs annoncé bénéficier des fortes ventes de la Game Boy Advance.L’embellie s’avère cependant plus sensible du côté des constructeurs. Selon une étude de la société NPD Group, les ventes de consoles ont augmenté de 66 % en volume et surtout de 180 % en valeur au premier semestre 2001 par rapport à la même période de l’année précédente.Le second semestre devrait se montrer encore plus florissant. Echaudés par la mauvaise expérience de Sony, Microsoft et Nintendo ont assuré avoir prévu les quantités nécessaires.Nintendo prévoit ainsi de vendre 1,1 million d’exemplaires de la GameCube entre son lancement le 5 novembre et le 31 décembre. Microsoft a annoncé la disponibilité de 600 000 à 800 000 consoles le 8 novembre, avec un objectif de vente d’un million d’exemplaires pour la fin d’année.En outre, le géant du logiciel espère vendre entre 4,5 et 6 millions d’exemplaires avant la fin de son exercice fiscal, fixée au 30 juin 2002.

La baisse des prix attendra 2002

” La position de numéro un de Sony lui permettra de remporter la bataille des fêtes de fin d’année, estime James Line, analyste à Jeffries & Co, Néanmoins, le constructeur japonais devra baisser le prix de la PlayStation 2 “, ajoute ce dernier.Le challenger Microsoft devra en conséquence prendre compte de cette évolution et revoir ses prix à la baisse s’il veut que la Xbox concurrence vraiment la PS2, sa véritable rivale sur le créneau des joueurs de plus de 18 ans, puisque la GameCube vise plutôt les moins de 14 ans.” Il est peu probable que Microsoft baisse ses prix à court terme, explique toutefois Heath Terry, analyste à Credit Suisse First Boston, car il est de toute façon certain de vendre toutes les consoles qu’il produira cette année, quel qu’en soit le prix. “Au final, tous les observateurs s’accordent sur un point : La bataille et les forts volumes de ventes de cette année ne sont qu’un début et ne représentent rien par rapport à ceux attendus pour Noël 2002.

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Gérald Bouchez (avec Reuters)