Paris est, ce mardi 6 octobre 2009, le centre de l’univers Microsoft. Steve Ballmer, le PDG de la firme, a choisi la capitale française pour effectuer le lancement de la gamme des Windows phones, grande offensive marketing autour du nouveau système d’exploitation Windows Mobile 6.5 (voir notre vidéo) et d’une gamme variée de terminaux fournis par des partenaires.
Objectif avoué : venir empiéter sur les plates-bandes d’Apple, dont l’iPhone domine largement le segment des smartphones grand public. Microsoft mise sur une nouvelle interface tactile, ses logiciels phares (Office, Windows Live Messenger…), un kiosque de téléchargement d’applications appelé Windows MarketPlace (peu garni pour l’instant) et des services gratuits, comme My Phone, un outil gratuit de synchronisation, de sauvegarde et de partage des données de son téléphone vers le Web.
Nicolas Petit, directeur de la division mobilité de Microsoft France, était l’invité ce 6 octobre de Good Morning Business, sur BFM radio (1), pour commenter cette actualité majeure pour le numéro un mondial du logiciel.
BFM Radio : Quelles sont les ambitions de Microsoft avec ce lancement des Windows phones ? C’est le grand public qui est en ligne de mire ?
Nicolas Petit : En effet, nous annonçons aujourd’hui avec la présence de Steve Ballmer à Paris le lancement des Windows phones, notre nouvelle génération d’expérience mobile, optimisée notamment pour le grand public.
Windows phone, ça sonne comme iPhone… On se dit : « Ça y est, Microsoft sort un téléphone. » Or, non, c’est juste un système d’exploitation…
C’est en effet un système d’exploitation mais ce n’est pas que ça. C’est aussi une galaxie de services, dont des services gratuits, qui vont permettre aux différents utilisateurs de synchroniser gratuitement leur données entre leur smartphone et le Web, d’accéder au meilleur du réseau social…
C’est important, ça, l’idée de synchroniser les données ?
Oui. Aujourd’hui, il y a plus de 800 000 Français qui chaque année perdent leur terminal ou se le font voler et lorsqu’ils perdent leur terminal, ce n’est pas simplement un matériel qui est égaré, mais aussi toute leur vie numérique, leurs photos, leurs SMS. Avec un service comme Microsoft My Phone, par exemple, ils vont pouvoir synchroniser tout ce contenu là et avoir l’esprit tranquille.
« La richesse d’une gamme est importante »
Pourquoi ne pas aller jusqu’à fabriquer l’appareil ?
Cela n’a jamais été la stratégie de Microsoft. Depuis qu’on s’est lancé sur le marché du smartphone fin 2002, début 2003, nous avons toujours eu une approche « horizontale » : on travaille avec un écosystème de partenaires, qui sont de grands constructeurs comme Samsung, LG, Sony Ericsson, HTC… Aujourd’hui, il y a de nouveaux acteurs issus du monde du PC, comme Acer ou Toshiba.
Mais vous ne répondez pas : pourquoi ? Est-ce trop dur ? Trop compliqué ?
Ca n’a jamais été notre approche. Pareil, dans le domaine du PC, nous n’avons jamais construit nos machines. Nous pensons que la valeur est dans le software, le logiciel et l’interconnexion entre ce logiciel et les services Internet. On pense aussi – et c’est ce qui nous différencie de certains de nos concurrents – que la richesse d’une gamme est importante. Tout le monde n’a pas envie d’avoir le même terminal. Certains préfèrent avoir de grands écrans tactiles, d’autres des claviers. Avec le Windows phone, on offre toute cette gamme.
Est-ce à dire que la fin du concept du tout-en-un, du couteau suisse, qui n’est pas satisfaisant pour tout le monde ? Vous voulez jouer là-dessus ?
Oui et non. Le Windows phone, c’est une plate-forme qui est là pour servir le « pro » et le « perso », mais aussi pour faire en sorte que chaque utilisateur trouve le smartphone qui lui corresponde exactement.
« La France, un marché test »
Le prix va être un de vos atouts pour enfoncer le monopole d’Apple ?
Monopole, c’est un bien grand mot. On souhaite, avec Windows phone, démocratiser le smartphone. Aujourd’hui, le marché du smartphone grand public est dans son année 1 ou 1,5, il y a encore un énorme potentiel. Seulement 16 % des Français disposent d’un smartphone, 84 % ne sont pas équipés, et ces 84 % vont avoir besoin d’une offre de prix beaucoup plus large, avec des terminaux qui vont de 9 euros à 129 euros.
La relation avec les opérateurs sera très ouverte ? Vous allez les caresser dans le sens du poil ?
Il y aura collaboration à la fois sur le partage de revenus, que ce soit sur la boutique en ligne ou l’intégration de services, ou sur la personnalisation – on est ouvert à celle-ci. Le partage des revenus avec les opérateurs n’est pas le cas de tous les autres acteurs.
Sont-ils trop arrogants, chez Apple ?
Je ne sais pas si c’est une question d’arrogance. L’iPhone est un magnifique succès d’un point de vue commercial. Il y a encore beaucoup de place sur le marché, et de la place pour en faire en sorte que le smartphone ne soit pas une expérience réservée à quelques VIP, même nombreux, et que le plus grand nombre puisse en profiter.
Il s’agit d’un lancement mondial, et Steve Balmer se trouve en France. Quelle est la place de la France ? Est-ce un marché teste pour Microsoft aujourd’hui ?
La France est un marché clé pour Microsoft sur le domaine de la mobilité. Nous avons aujourd’hui la plus forte part de marché dans le monde sur Windows Mobile au sein de Microsoft, nous sommes leaders sur les services mobiles, puisque Messenger est le premier service mobile toute catégorie utilisé par les Français, avec 2,5 millions d’utilisateurs, ce qui est un très beau succès. C’est aussi un marché test parce qu’il y a une intensité concurrentielle très particulière.
Le commentaire de Virginie Lazès, directrice associée chez Bryan Garnier, sur le lancement mondial du Windows phone :
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