Tout le monde s’y attendait, mais espérait une autre issue. Après trois ans de procédures, Microsoft sort de son procès fleuve avec tout juste quelques égratignures. L’éditeur est parvenu à un compromis avec la justice américaine qui met un terme aux débats. Microsoft ne sera pas coupé en deux. Il ne sera pas obligé de modifier profondément ses produits. Ni de dévoiler ses codes source. Le procès, bâti sur l’intégration d’Internet Explorer à Windows, accouche donc d’une souris : seules quelques restrictions commerciales et techniques lui seront imposées pendant cinq ans.
Faire ?”uvre de transparence
En revanche, aucun garde-fou n’a été mis en place contre ces programmes dont l’intégration à Windows menace un logiciel concurrent. Microsoft peut ajouter ce qu’il veut à Windows : navigateur, lecteur multimédia, mais aussi traitement de texte, logiciel de groupware, voire un SGBD. Tout juste doit-il donner la possibilité de les désinstaller. Windows XP devra ainsi subir de légères modifications pour faciliter la désinstallation de composants comme la messagerie instantanée ou le lecteur multimédia.Autre consolation pour les concurrents, l’éditeur devra faire preuve de plus de transparence. Il doit s’engager à publier les interfaces entre ses programmes et Windows. Les produits des concurrents devraient donc pouvoir s’intégrer à Windows aussi bien que ceux de Microsoft. De même, les constructeurs qui proposent le double démarrage avec un système non Microsoft ne seront plus sanctionnés. Tout comme ceux qui installent des applications non Microsoft avec le système. Une légère ouverture donc pour Linux et des produits comme Quicktime ou la machine virtuelle de Sun.Reste que la moitié des dix-huit Etats plaignants refusent encore de ratifier ce compromis, jugeant ces restrictions vagues sur de nombreux points. On se souvient que Microsoft et la justice américaine étaient déjà parvenus à un accord en 1994 lors de la première enquête antitrust (vente groupée d’Office et de Windows). L’accord s’est avéré trop lâche, ce qui a conduit au procès actuel. Personne ne voudrait voir l’histoire se répéter.
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