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Microsoft face à nos questions

L’OI : Nos tests de performances montrent que, sur une machine récente, Vista n’est pas plus mauvais ni meilleur que XP. Confirmez-vous ces chiffres ? Nicolas…

L’OI : Nos tests de performances montrent que, sur une machine récente, Vista n’est pas plus mauvais ni meilleur que XP. Confirmez-vous ces chiffres ?


Nicolas Mirail : Nous avons, nous aussi, fait réaliser des tests de performances à l’arrivée du SP1 de Vista
Principled Technologies). Nous arrivons, nous aussi, à cette même conclusion. D’une manière générale, Vista n’est pas plus lent que XP.
Si certaines actions telles que le démarrage des applications en tâche de fond sont toujours plus rapides sous XP, l’ouverture d’un document Word prend au contraire moins de temps avec Vista.L’OI : Comment expliquez-vous ce ressenti de lenteur ?


NM : Avant le Service Pack 1 de Vista, ce n’était pas un ressenti. Il y avait des bogues sous Vista qui le rendaient plus lent que XP, notamment lors de la copie de fichiers de disque à disque. Mais nous avons
résolu ces problèmes dans la mesure du possible. En moyenne nous avons, par exemple, amélioré d’environ 25 % la copie de fichiers de disque à disque entre un Vista avec et un Vista sans SP1. Il faut aussi prendre en compte le fait que Vista est
beaucoup plus riche que XP.


Le Media Center, Windows Defender, le moteur d’indexation, le mode protégé d’Internet Explorer, etc., sont autant de composants qui ne sont pas présents sur XP et qui prennent de la ressource. Les performances sont équivalentes
alors qu’on pourrait s’attendre à ce qu’elles soient bien meilleures. Mais le système est plus riche et plus sécurisé. Il y a un autre point important à soulever concernant le ressenti de performances. Près de 90 % des problèmes sous Vista
proviennent de logiciels tiers.


Les fabricants, quand ils intègrent le système à leur matériel, insèrent aussi beaucoup de freewares et de logiciels qui ralentissent Windows. C’est un point sur lequel nous travaillons avec eux. Ainsi, dès la rentrée, chez les
grands constructeurs, certains modèles seront allégés en logiciels tiers. Microsoft participera économiquement à leur manque à gagner. Il y aura des logiciels bien entendu, et pas exclusivement ceux de Microsoft, mais ils auront été testés pour
s’assurer qu’ils ne polluent pas le système. Mais l’offre est en cours de finalisation, je n’ai pour l’instant pas davantage d’informations.L’OI : Vista demande tout de même une machine récente. Pourquoi cette course à la puissance ?


NM : Nous avons fait une erreur lors du développement de Vista en nous basant sur des spécifications matérielles de machines de futures générations. Concrètement, en 2006, nous avons sorti un système pour des
machines de 2007. Le fait est, deux ans plus tard tout le monde n’a pas changé de machine et les ordinateurs sont loin des prévisions de puissance escomptées. On le voit bien avec la montée en puissance des mini-PC. La tendance est davantage dans
l’usage basique du PC et de la ressource minimale. Avec Seven, nous n’allons pas réitérer les mêmes erreurs. Nous allons développer un système qui fonctionne sur les machines d’aujourd’hui.L’OI : Le tarif est un autre point de friction important avec Vista. Comment expliquez-vous qu’une boîte de Vista soit aujourd’hui moins chère en magasin que celle de Windows XP ?


NM : Pour vendre davantage de Windows Vista, nous avons décidé de baisser d’environ 30 % le prix de cession de base (PCB) pour augmenter le volume. C’est le principe de l’élasticité-prix : en baissant le
tarif de 30 %, nous vendons 80 % de Vista en plus. Concernant Windows XP en boîte, nous n’en vendons plus. Les versions encore disponibles aujourd’hui sont les stocks des grossistes. Les distributeurs profitent de la mauvaise image de
Vista pour vendre du XP avec une forte marge, alors qu’ils devraient liquider les stocks.L’OI :Les versions boîtes ne sont-elles pas sources de tous les maux ? Les tarifs sont élevés et certains utilisateurs les installent sur des PC non adaptés.


NM : Il y a un marché pour les boîtes. Il y a encore des utilisateurs avancés qui veulent la boîte pour réinstaller facilement le système. Mais le marché baisse petit à petit. Pour nous, le focus est bien entendu
mis sur les versions OEM, dont l’intégration est facilitée.L’OI : Sur Vista, n’êtes-vous pas depuis le début dans une situation de déficit de fonctions ?


NM : Dès la sortie de XP, nous avons trop communiqué sur le futur système. WinFS, le nouveau système de fichier, était par exemple au centre des attentes. Mais si le choix semblait bon, il s’est avéré beaucoup
trop complexe à mettre en place. C’est vrai, nous avons surpromis certaines fonctions.


Les utilisateurs nous attendaient avec des effets à la Matrix et nous avons seulement délivré les fondamentaux. Notre erreur a été finalement de trop communiquer sur ce que nous espérions pouvoir faire contre ce que nous étions
capables de faire dans un délai raisonnable pour la sortie d’un produit.L’OI : Comment ne pas refaire les mêmes erreurs avec Seven ?


NM : Nous allons avant tout essayer de maîtriser au maximum notre communication. Aucun acteur du marché ne communique un an à l’avance sur son nouveau système ou son nouveau matériel, il n’y a pas de raison que
nous n’en fassions pas autant. Il faut par exemple que nous limitions la transmission d’informations aux communautés techniques.Mais l’exercice n’est pas facile, car elles nous aident aussi à tester les systèmes et sont une aide précieuse pour les remontées d’informations. L’autre point que nous pouvons difficilement maîtriser, c’est l’effet de buzz. Il
nous est très souvent néfaste. Une annonce aux États-Unis est directement publiée sur des blogs sans aucune analyse. Des informations quelquefois fausses, ou sorties de leur contexte, qui restent sur Internet des années et qui polluent notre
communication.L’OI : Pour finir, pouvez-vous nous donner les grands axes de travail avec Seven ?


NM : Ce qui est sûr, c’est qu’avec Seven, nous n’allons pas annoncer la révolution. Nous avons beaucoup innové dans Vista mais nous n’avons pas été suivis. Nous sommes responsables de cette situation car nous
avons mis beaucoup de nouvelles briques dans Vista, notamment graphiques, sans démontrer ce qu’il était possible de faire avec. Il y a peu, Microsoft a, par exemple, annoncé le Multi Touch sur Seven.


Cette application ne nécessite finalement que très peu de développement sous Vista. Tout est déjà dedans. De même pour la partie graphique. La SNCF ou certains hôtels, par exemple, développent des terminaux grand public très
graphiques et basés sous Aero. Eh bien, avec Seven, nous allons ajouter de la valeur, non pas sur les fondamentaux, qui sont déjà dans Vista, mais dans l’exploitation de ces possibilités.

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Christophe Gauthier, Jérome Granger et Nicolas Guyot