Quel point commun y a-t-il entre la Banque africaine de développement, Microsoft, la compagnie de transferts d’argent Western Union et Yahoo! ? Toutes voient régulièrement leur nom exploité dans des spams destinés à extorquer de
l’argent aux internautes, généralement appâtés par la promesse d’un gain à un jeu ou à une loterie. Concernées au premier chef, les quatre compagnies ont décidé de créer une alliance destinée à lutter contre les escroqueries à la loterie,
‘ pour protéger les consommateurs ‘. Mais aussi, et surtout, pour protéger leur image.Le nom de l’illustre Bill Gates est ainsi fréquemment utilisé par les arnaqueurs pour rendre leurs messages plus crédibles, ce qui irrite particulièrement Microsoft. Le procédé est simple : un e-mail, par exemple envoyé par une
soi-disant ‘ Fondation internationale Bill Gates ‘ informe l’internaute qu’il a remporté un prix de 150 000 euros par tirage au sort. Pour toucher ses gains, le destinataire est invité à renvoyer par e-mail ses
coordonnées, son numéro de compte bancaire et une copie de sa carte d’identité. Evidemment, son compte ne sera pas crédité mais débité sans vergogne par l’expéditeur.
2 % des internautes européens escroqués
Selon Microsoft, les arnaques à la loterie sont devenues la forme la plus fréquente de scam (tentative d’escroquerie par e-mail). Etude à l’appui (1), l’éditeur indique que 16 % des internautes européens n’hésitent pas à ouvrir les
messages de ce genre et que 2 % sont déjà tombés dans le panneau. Les victimes déclarent avoir perdu des sommes allant de 100 à 7 000 euros.Pour lutter contre ce fléau, Microsoft et ses partenaires annonce la mise en place d’un dispositif… qui se résume en fait à la création d’adresses e-mails de signalement. Chaque compagnie invite tout d’abord les victimes
d’escroqueries à la loterie à porter plainte auprès des autorités de leur pays, puis à transmettre une copie de leur procès-verbal à ces adresses dédiées : [email protected], [email protected] ou encore
[email protected].
Un dispositif peu convaincant
‘ Les victimes peuvent aussi nous envoyer des détails supplémentaires sur la façon ou le nombre de fois où elles ont été contactées ‘, précise Marc Mossé, directeur des affaires publiques
et juridiques de Microsoft France. L’éditeur et ses partenaires analyseront ensuite toutes ces informations et transmettront les résultats à la police et aux autorités judiciaires des pays concernés. Des autorités pourtant censées être déjà au
courant, puisque les victimes auront porté plainte, et qui sont déjà amenées à saisir Interpol, pour les affaires internationales…Microsoft reste muet quant à la manière dont ces informations seront concrètement utilisées et en quoi ce dispositif aidera les autorités à mener leurs investigations. Une chose est sûre, il permettra à ces sociétés privées d’accéder à
des procès-verbaux de police qui leur étaient jusqu’ici interdits
(1) Etude conduite par Ipsos en septembre 2008, sur un échantillon de 4 930 personnes réparties en Allemagne, au Royaume-Uni, en Italie, en Espagne, en France, aux Pays-Bas et au Danemark.
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