Il y a quelques années, cette annonce aurait été jugée aussi peu crédible que de savoir Donald Trump à la tête des Etats-Unis. Et pourtant… Microsoft vient de rejoindre la Fondation Linux par la grande porte. Contre 500 000 dollars par an, l’entreprise est membre Platinum et entre au Comité de direction aux côtés de cadres de Facebook, Intel, IBM, Oracle, Huawei ou Samsung.
Remis dans son contexte, le pas de géant de Microsoft n’est pas illogique, mieux, il n’a rien de géant. Cela fait en effet des années que la firme de Redmond est devenu un des contributeurs principaux de Linux – elle entrait dans le top 20 en avril 2012.
L’arrivée de Satya Nadella à la tête de Microsoft et sa nouvelle stratégie ont accéléré la montée en puissance de cette nouvelle culture, éloignée de la position de Steve Ballmer qui qualifiait Linux de cancer ou de nid à communistes. Après le «Microsoft aime Linux» prononcé en 2014, Nadella a pris des décisions aussi symboliques qu’essentielles pour les développeurs.
Fin 2015, Microsoft passait son moteur de Javascript Chakra en open source, en publiant le code sur GitHub. Une stratégie permettant à son navigateur Edge de mieux rivaliser avec Chrome, de Google. Début 2016, c’était au tour de l’interpréteur Bash d’être intégré nativement à Windows 10 en partenariat avec Canonical, sponsor officiel du système d’exploitation libre Ubuntu.
Après avoir fait son beurre de la promotion du logiciel fermé, Microsoft se retrouve désormais en tête du classement des contributeurs sur GitHub, dépassant Facebook et Google. Parmi les plus gros projets du site, l’ouverture de PowerShell ou des outils de développement Visual Studio.
L’arrivée de l’Américain à la Fondation Linux marque un nouveau pas dans sa volonté de travailler au plus près avec le système open source, devenu essentiel pour sa conquête du Cloud via Azure. Mais il pourrait également profiter au consortium. En 2007, James Zemlin – qui dirige la Fondation – rendait hommage aux talents de Microsoft concernant la standardisation et les protections juridiques. Des compétences qui manquaient à Linux selon lui, et sur lesquelles il vient de “mettre la main”.
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