Après deux années de souffrance, Microsoft affiche de nets signes d’amélioration. Le procès pour abus de position dominante touche à sa fin, la crise de confiance des utilisateurs sur les nouveaux tarifs des licences s’estompe (si l’on en croit les communiqués du Cigref) et, surtout, l’offre d’infrastructure “dot.NET” semble sortir des limbes.Autre sujet de satisfaction : le succès sur les postes clients de Windows XP et de son petit frère, Office XP, a effacé les critiques sur les difficiles passages de Windows 95 à Windows 98. À Barcelone, la firme mettait d’ailleurs l’accent sur.NET Server, le successeur de Windows 2000, dans ses versions Enterprise et Data Center, malgré des dates de lancement incertaines. Il est ainsi possible de tester gratuitement la dernière version RC1 (Release candidate) pendant un an.
La suite des grands logiciels d’administration
Élément qui devrait faciliter l’administration de ces systèmes d’exploitation pour serveurs : une nouvelle version de SMS intégrera une partie du logiciel Visio Professional, à savoir Visio Enterprise Network Tools. Ce dernier permet d’obtenir une représentation graphique du réseau grâce à une découverte automatique de ses différents composants. Microsoft prend ainsi la suite des grands logiciels d’administration comme HP OpenView et Spectrum (d’Aprisma, ex-Cabletron).À l’occasion de Tech-Ed 2002, la firme de Bill Gates a lancé sa nouvelle version du langage Java, version évoluée de J++, toujours considéré comme l’un des meilleurs langages Java, bien qu’il n’ait pas beaucoup évolué depuis deux ans, date du début du conflit avec Sun. Disponible gratuitement sur le site MSDN, l’outil relance les discussions sur la concurrence entre les frameworks.NET et Java.Pour Microsoft, seuls les produits “finis” comme WebSphere, d’IBM, SunOne ou Oracle Application, ou encore, ceux de BEA, méritent d’être comparés à.NET. L’argument habituel des pro-Microsoft étant : “Avec les plates-formes J2EE, les logiciels coûtent plus cher, car leur mise en ?”uvre nécessite plus de temps, et les machines utilisées finissent, elles aussi, par devenir plus onéreuses.”Le consultant indépendant David Chappel, présent à Barcelone, reprend cet argument à son compte, en précisant, toutefois, que les deux environnements restent des architectures très proches l’une de l’autre. Le principal handicap de.NET serait de ne fonctionner qu’avec Windows. Mais, si la firme porte ses outils.NET dans l’environnement Mac OS X (basé sur un noyau Unix BSD), on pourrait retrouver l’ensemble des logiciels sur tous les ordinateurs de la planète. Ici, la réponse se trouve en partie chez Intel (qui est assez pro-Linux du fait de la quasi-gratuité du système d’exploitation) et, à un degré moindre, chez Apple, qui est devenu, en six mois, l’un des meilleurs promoteurs d’Unix.
Le problème de la non-disponibilité des produits
Pour les détracteurs de Microsoft, outre la sécurité souvent mise en cause, le principal problème de l’infrastructure.NET était, jusqu’à maintenant, la non-disponibilité des produits.L’infrastructure.NET, pour ceux qui n’auraient pas écouté les sirènes de Redmond, donnera à toutes les applications une ouverture complète aux services Web basés sur des services XML. Son but est qu’elles puissent converser sans difficulté entre elles. La référence la plus souvent citée est celle d’une entreprise ouvrant ses systèmes de commandes et de facturations à ses clients et fournisseurs, leurs opérations s’effectuant de manière automatique. La plate-forme.NET nécessite une réécriture essentielle pour Microsoft ; l’objectif de la firme étant de convaincre toutes les SSII et leurs développeurs, lors de ses grand-messes, d’utiliser ses outils pour créer une nouvelle génération d’applications communicantes.À propos du rachat de Navision, dont les produits de gestion intégrés concurrenceront, à terme, les applications de centaines de sociétés de services européennes, Jean- Philippe Courtois, directeur de Microsoft Europe, a précisé que la structure de commercialisation ne changera pas, et que les logiciels continueront d’évoluer au sein du catalogue business solution. Ils seront baptisés Microsoft Navision Axapta, Attain, C5 et XAL. Interrogés sur l’éventuelle disponibilité d’une version de la suite Office pour Linux ou Mac OS X, deux responsables marketing maison n’ont pas voulu se prononcer : “C’est encore trop tôt, mais pour Linux, c’est actuellement impossible. Néanmoins, il faut se souvenir que, il n’y a pas si longtemps, Microsoft proposait des logiciels de bureautique (Word et Multiplan) sous Unix SCO sur plate-forme Intel.”En attendant un hypothétique portage sur Unix, la firme de Bill Gates a mis l’accent sur les nouveaux outils de Pocket PC 2002 et sur son nouveau Smartphone 2002, qui devrait défrayer la chronique dans les six prochains mois.
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