Microsoft va devoir ravaler ses arguments qualifiant l’open source de ” cancer ” du logiciel. Les résultats d’une enquête ?” réalisée à la demande de Microsoft pour connaître le sentiment du monde high-tech vis-à-vis de l’open source ?” ne sont pas bons pour l’éditeur. Ils montrent que la campagne de dénigrement que mène Microsoft ne produit par les effets qu’il en attendait.Une note interne?” qui résume les conclusions de l’enquête ?” est publiée sur le site Web de l’ OSI (Open Source Initiative) par Eric Raymond, auteur du livre
La cathédrale et le bazaar
, qui retrace l’histoire du mouvement open source.” Microsoft devrait éviter de critiquer les logiciels open source et Linux directement, mais plutôt continuer à développer et tenter de gagner l’argument du TCO [coût total de possession] “, estiment les auteurs de l’enquête. Les messages qui critiquent les logiciels libres (violation de brevets par Linux, processus de développement incertains, etc.) ne sont pas efficaces, voire nuisent à l’image de l’éditeur, selon l’étude.Sans surprise, l’accès au code source, le prix, un coût total de possession moins élevé (TCO) et la possibilité de copier librement les logiciels sont les arguments avancés par la communauté open source qui séduisent le plus les décideurs informatiques. Ainsi, les messages les plus efficaces en faveur des logiciels open source indiquent qu’ils sont moins chers et permettent la copie libre (84 %) et qu’ils évitent de payer des royalties aux sociétés américaines (81 %).
Les Français à la recherche d’une alternative à Microsoft
” Les plus grands défis auxquels nous devons faire face sont ceux posés par nos interlocuteurs étrangers, particulièrement les Français, les Allemands et les Japonais, observent les auteurs. Les Français, qui cherchent une alternative à Microsoft, sont très familiers et très favorables envers les logiciels open source et Linux, et sont persuadés que Linux a un TCO plus faible que les logiciels propriétaires “, ajoutent-ils.L’enquête conclut en particulier à un fort sentiment anti-Microsoft chez les décideurs informatiques français. 61 % soutiennent l’open source car ?” et c’est l’argument le plus populaire ?” ils y voient “une alternative à Microsoft “. En seconde position, l’argument du coût est également prégnant : 60 % des Français interrogés sont convaincus que Linux et les logiciels open source coûtent moins cher que les logiciels propriétaires.L’enthousiasme manifesté pour les logiciels open source est cependant plus émotionnel que rationnel, analysent les auteurs de l’enquête. Pour preuve, seulement 24 % des personnes interviewées se montrent intéressées par un déploiement important de Linux dans leur entreprise. Cependant, 50 % des Allemands et 37 % des Japonais interrogés envisagent sérieusement cette solution.Plus généralement; 81 % des personnes interrogées dans le monde sont plus ou moins familières des logiciels open source. Ainsi 77 % de l’échantillon se déclare familier de Linux, avec 86 % d’opinion favorable sur ce système d’exploitation libre.
Le programme Shared Source largement méconnu
Enfin, Microsoft devra faire de gros efforts pour mieux faire connaître son programme Shared Source, qui permet l’accès au code source de l’éditeur contre la signature d’un accord de non-concurrence. Si le public américain est très familier de ce programme (à 91 %), ce n’est pas le cas des autres nationalités (60 % des personnes sondées hors Etats-Unis le connaissent très peu ou pas du tout).De plus, 53 % des personnes sondées ont un avis neutre ou négatif vis-à-vis de Shared Source. Les principaux publics intéressés par Shared Source sont les développeurs et partenaires de Microsoft (pour la programmation des interfaces de programmation [API]) et certains clients finaux (pour mieux maîtriser la sécurité de leurs systèmes).Baptisée ” Projet de recherche sur la perception de Shared Source et de l’Open Source “, l’enquête de Microsoft a été réalisée entre juillet et septembre 2001 par téléphone auprès de développeurs, responsables des achats informatiques, responsables techniques et élites gouvernementales du monde entier (Etats-Unis, France, Allemagne, Suède et Japon). L’étude a été présentée en septembre dernier, à Berlin, dans le cadre d’un séminaire interne de Microsoft sur la stratégie Linux de l’éditeur, selon Eric Raymond.
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