A partir du 26 avril 2002, la console de jeux Xbox, de Microsoft, sera commercialisée en Europe au prix de 299 euros, soit une réduction de 180 euros par rapport au tarif actuel. Elle s’aligne ainsi sur le prix de la PlayStation 2, de Sony, sa principale concurrente. Arrivée sur le marché européen le 14 mars dernier, la Xbox ne semble pas avoir rencontré le succès escompté. En effet, à 479 euros, la console est jugée beaucoup trop onéreuse pour le grand public, surtout qu’outre-Atlantique, elle ne coûte que 299 dollars (335 euros).Chez Microsoft, il n’est pas question, pour l’heure, de dévoiler le chiffre des ventes, laissant libre cours à l’imagination des analystes financiers qui, de leur côté, estiment que Microsoft n’atteindra pas ses objectifs avant la clôture de son exercice. Microsoft réfute également une quelconque baisse de prix sous la pression des éditeurs de jeux.Mais alors comment expliquer ce repositionnement stratégique ? En première lecture, il est facile d’imaginer que l’engouement pour la console étant moins fort que prévu en Europe et au Japon, la firme de Redmond ajuste son tarif pour stimuler les ventes.Chez Microsoft, on nuance cette affirmation. ” On ne peut prétendre devenir un acteur majeur du marché du jeu sans fonder sa stratégie sur l’écoute des consommateurs, des revendeurs et des éditeurs tiers “, souligne Thierry Chabrol, directeur de la division Grand public de Microsoft France.” Nous avons surestimé de quelques centimètres la hauteur de la “barrière prix” de la Xbox “, poursuit-il, reconnaissant ainsi que le seul frein à la vente des consoles est bel et bien son coût élevé.
Convaincre les éditeurs
Toutefois, lorsqu’on décrypte l’annonce, on s’aperçoit que la problématique de Microsoft n’est pas tant le coût du matériel, mais le soutien, sur le long terme, des véritables acteurs du succès de cette ” boîte à DirectX “, les éditeurs de jeux vidéo. Lors du lancement américain de la Xbox, seuls 19 titres étaient disponibles au catalogue, devant lutter contre plus de 250 jeux compatibles PlayStation. Pour Microsoft, il est impératif que les grands éditeurs appuient la console avec des jeux de qualité. Il faut donc les rassurer sur le nombre de consommateurs potentiel et attirer un plus vaste public.Dès lors, hormis la baisse de prix, Microsoft communique sur les chiffres de vente des jeux, déclarant que “la Xbox est désormais la console de jeux par excellence “. Selon le NPDFFunWorld (organisme officiel américain du marché du jeu), la Xbox bénéficie, aux Etats-Unis, du meilleur taux d’attachement pour une console de jeux avec une moyenne de 3,9 jeux achetés par console. Au Royaume-Uni, il serait de 2,8 jeux acquis par console (source ChartTrack).Rappelons que dans l’univers des consoles, et sur le long terme, les marges sont plus élevées sur les jeux que sur le matériel. Avec plus de 1 million d’exemplaires du jeu Halo (édité par Microsoft) vendus et 20 titres au-delà des 100 000 unités, la Xbox devrait se révéler une corne d’abondance. “Restait à lever le frein à une meilleure pénétration du marché, son prix. C’est chose faite ! “, conclut Thierry Chabrol.Comme le souligne David Martin, un fan de jeux vidéo : “A 299 euros, la Xbox est “donnée”, compte tenu des performances de ce concentré technologique. La PlayStation 2 est désormais beaucoup trop chère, et il ne serait pas étonnant que Sony casse son prix.”Enfin, les premiers acheteurs de la Xbox, ceux ayant acquis la plate-forme à 479 euros, seront récompensés. Ils recevront gratuitement deux jeux du catalogue et ainsi quune manette dédiée.
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