Elles étaient 25 au départ. Douze mois plus tard, elles sont 50 (1). En un an, Microsoft France a pris sous son aile une cinquantaine de jeunes éditeurs. Chemin vers la lumière ou pacte avec le diable ? Il suffit de
s’entretenir avec quelques-uns de ces patrons de PME pour comprendre. Nul n’ignore plus les difficultés qu’ils rencontrent : frilosité des investisseurs et des clients potentiels ; coût de l’embauche, de la
technologie et du marketing ; complexité des aides institutionnelles ; etc.Microsoft France a entendu les sociétés qui le sollicitaient, et lancé son programme Idées en février 2006. Objectif : les aider à devenir autonomes en deux ans, à la seule condition qu’elles aient engagé au moins un
développement en environnement Microsoft (sans exclusivité). Une fois une start up intégrée, Microsoft lui attribue un commercial attitré. Elle est mise en contact avec les personnes dont elle a besoin en France, en Angleterre, aux Etats-Unis, ou
ailleurs. ‘ Robosoft est en relation avec un contact direct de Bill Gates ‘, dit Julien Codorniou, en charge d’Idées. Chaque société dispose des ressources du centre technologique de Microsoft,
de consultants, etc. ‘ Entre recevoir nos clients rue de l’Université, chez Microsoft, ou dans nos bureaux de Vélizy, il n’y a rien à voir ‘, note Bruno Delahaye, vice-président des ventes
monde de Seemage.
Pas de philanthropie
Pas d’aide financière directe. C’est la règle. Pas de prise de participation, non plus. Nous voilà rassurés. Mais le nom de Microsoft est un sésame de luxe. Il rassure investisseurs et grands comptes. Toutes les start up
en témoignent. ‘ depuis le début, 21 d’entre elles ont levé un total de 63 millions d’euros ‘, dit Julien Codorniou. 10 ont vu leur chiffre d’affaires passer le cap du million
d’euros, décisif pour les investisseurs. Les portes internationales s’ouvrent ainsi plus facilement. Bruno Delahaye piaffe d’impatience : ‘ J’ai déjà été contacté par le correspondant Idées
anglais. Mais nous voulons aussi accéder au centre de Boston, et nous développer en Asie ! ‘‘ Ce n’est pas de la philanthropie, assure Julien Codorniou. Nous construisons notre écosystème de demain. Nous réalisons 95 % de notre CA avec nos partenaires, et certaines de ces
start-up nous font déjà gagner de l’argent ! ‘ Pour Microsoft, Idées représente déjà plusieurs millions d’euros de revenus.Mais, l’éditeur étonne. Non seulement le programme n’est pas américain, mais, de national, il descend aussi dans les régions françaises. Il s’implante à Lyon et à Mulhouse. Ce qui n’empêche pas les Etats-Unis
d’envier la filiale française au point d’adapter le programme localement. Et si l’on en croit Julien Codorniou, il serait étonnant que certains concurrents ne s’en inspirent pas également. Tant mieux pour les start
up !(1) L’une d’elles, Soorce, a déposé le bilan. Son logiciel de traçabilité agroalimentaire n’a pas trouvé son marché. Le programme Idees compte donc 49 entreprises.
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