A les entendre, ils s’aiment depuis toujours et concrétisent enfin une alliance qu’ils appelaient de leurs voeux de longue date. La réalité semble pourtant bien différente. En investissant dans Corel ?” l’éditeur canadien avait récemment annoncé l’arrivée d’un ” chevalier blanc “, mais sans préciser de qui il s’agissait ?”, Microsoft fait bien plus que tendre une main secourable à une société en difficulté depuis des mois.Les deux firmes viennent de conclure ce qu’elles appellent” une alliance stratégique “au terme de laquelle Microsoft investit 135 millions de dollars dans Corel. Pour cette somme, le géant de Redmond achète 24 millions d’actions non convertibles au prix de 5,625 dollars l’action. Et détient ainsi près de 25 % du capital de l’éditeur. Cette participation ne donnera toutefois à Microsoft ni siège au comité de direction, ni contrôle de la société, ni droit de vote particulier.
Arrêt de ” certaines procédures judiciaires “…
Hier, l’action Corel cotait 3,69 dollars US au Nasdaq et 5,55 dollars canadiens sur le marché de Toronto. Ce qui fait une belle différence avec le montant payé par Microsoft. Cela aurait-il à voir avec” l’arrêt d’un commun accord de certaines procédures judiciaires entre les deux sociétés “ annoncé dans le communiqué conjoint, mais que les dirigeants ont refusé de commenter lors de l’audioconférence ?…L’accord porte notamment sur l’environnement .NET de Microsoft, destiné à diffuser des logiciels par Internet. Les deux sociétés vont travailler conjointement au développement et à l’adaptation des produits Corel de manière à ce qu’ils puissent être diffusés sur cette plate-forme. Ce que Derek Burney, devenu récemment CEO de Corel, qualifie de “parfaite combinaison pour accélérer l’adaptation à Internet de nos applications, notamment CorelDraw, WordPerfect et Corel Linux OS “.Quoi qu’il en soit, les stratégies des deux éditeurs ne vont pas être faciles à concilier sans heurt. Certes, Corel édite des versions pour Windows de ses principaux logiciels, mais il s’est aussi fait le héraut du système Linux. En 1999, Michael Cowpland, alors CEO, n’avait pas hésité, invoquant le coût prohibitif de Windows, à prédire l’avènement de Linux.En août 1997, lors de MacWorld, Steve Jobs redevenu le patron d’Apple, s’était fait huer lorsqu’il avait annoncé que celui qui investissait 150 millions de dollars dans l’entreprise affaiblie s’appelait … Bill Gates ! Les fans de la firme à la pomme criaient à la trahison et voyaient le loup entrer dans la bergerie. Les analystes soulignaient pour leur part que Microsoft avait besoin d’avoir des concurrents, quitte à les entretenir et à les maintenir en vie à coups d’investissements. C’est ce que pourrait cacher ” lalliance stratégique ” conclue avec Corel.
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