Mickael Sebban, gérant d’Adaël Wireless, est un autodidacte de l’Internet. Il a longtemps été instructeur de vol en Floride. A son retour dans l’Hexagone, en 1997, il crée l’hébergeur Adarweb, qu’il a
revendu quatre ans plus tard à NTT/Verio.01 Réseaux : Câble, dégroupage, fibre optique… que manque-t-il encore aux Parisiens ?
Mickael Seban : L’offre de services Internet qui est proposée aux habitants de la capitale est effectivement abondante. Le prix, en France, de l’accès haut débit est devenu très abordable. Nous avons
nous-mêmes commencé par commercialiser des connexions Wi-Fi prépayées. Mais très vite, il nous a fallu nous rendre à l’évidence que, sur un marché déjà assez engorgé, il valait mieux jouer la carte de la différenciation.Qu’apporte alors le réseau Adaël Wireless ?
Nous fournissons un service d’accès Wi-Fi gratuit pour l’utilisateur, car pris en charge par le propriétaire de l’établissement (café, restaurant ou autre lieu public) où celui-ci est mis à disposition. Nos accès sont
en effet subventionnés par l’insertion d’un message publicitaire (une présentation Flash de 1 s ou un clip vidéo de 20 s), avant que ne s’affiche le bouton Connectez-vous sur l’écran de l’utilisateur.
Au propriétaire de l’établissement, il n’en coûte que 100 ? par mois, installation et réalisation de l’animation Flash comprises. L’utilisateur, lui, profite d’une connexion de trente minutes,
établie d’un seul clic, sans code d’accès et renouvelable, et sans reversement entre opérateurs. C’est un procédé dont nous avons demandé le brevet pour la France et plus de 120 pays : quand nos contrôleurs
d’accès détectent une demande de connexion, ils envoient d’abord un identifiant temporaire, le temps de diffuser la publicité, le bouton Connectez-vous ne s’affichant qu’après.Sur quels nouveaux usages misez-vous ?
Ma conviction est que les gens ne veulent pas payer pour avoir Internet dans la rue, quand déjà ils paient pour l’avoir à la maison. La preuve : lorsque notre signal déborde en extérieur, les habitués d’un réseau payant
n’hésitent pas à adopter le service gratuit Adaël. Internet est aujourd’hui le premier usage de notre réseau.
Mais je prévois que, dans deux ou trois ans, la téléphonie représentera plus de la moitié de notre trafic. Celle-ci pouvant être entièrement gratuite avec un softphone d’égal à égal de type Skype ou autre, ou
alors modestement payante via les services classiques d’un opérateur de voix sur IP. Nous n’excluons donc pas de développer, dans un proche avenir, un service de téléphonie payante par achat de minutes.Où en êtes-vous de vos déploiements ?
Nous avons déjà déployé 111 bornes, dont 90 dans Paris. Nous sommes présents dans des points de vente Häagen Dazs, Ikea, CaféRuc, ou des lieux aussi mythiques que le restaurant Le Train bleu, dans la gare de
Lyon… Ala fin de l’année, nous aurons quelque 200 bornes de plus.
Pour offrir le meilleur niveau de service possible, celles-ci reposent sur des liens ADSL de France Télécom ainsi que sur des contrôleurs d’accès Colubris, onéreux, mais très performants. Ces contrôleurs gèrent entre autres le
multiple SSID ou la double radio. Ils peuvent ainsi fournir plusieurs services simultanément, gratuits et payants, ainsi que des contenus géolocalisés via notre plate-forme propriétaire. En moins d’un an, nous avons
comptabilisé plus de 150 000 sessions pour quelque 15 000 utilisateurs uniques. La croissance est exponentielle.
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