Où en sont les projets d’informatisation intégrée de l’administration et des ministères ? Le projet interministériel ” Accord “, mené par Alain Turc et son équipe de 25 personnes, a commencé en 1999. Il débouche cette année par l’installation au ministère de l’Intérieur d’un progiciel de gestion intégré (le PGI de PeopleSoft, NDLR) pour l’ensemble de l’administration. Cet outil – analogue à ceux dont se dotent les entreprises – permet de connaître la situation financière globale, en temps réel, des administrations. Les systèmes de gestion des ressources humaines, qui se mettent en place, rendent la gestion plus transparente pour les agents.Quel est le budget de cette informatisation ? La loi de finances 2001 prévoit une dépense informatique de 5,6 milliards de francs, en hausse de 20 % sur trois ans. Sur ce total, les nouveaux projets totalisent 1,5 milliard, en quasi-triplement sur la même période. Les dépenses les plus élevées vont aux réseaux de données – 800 millions de francs en 1999 – et à la formation – 620 millions de francs. Ces coûts doivent cependant être rapportés aux services pour les usagers. Par exemple, le portail de l’administration – www.service-public.fr – reçoit 400 000 visites par mois, et près de 1 000 mails par semaine. Autant d’échanges qui, faits au guichet, coûteraient chaque année plusieurs dizaines de millions de francs.Pensez-vous équiper les ministères avec des logiciels commerciaux américains ? Les ministères sont autonomes et responsables de leur politique informatique, dans le strict respect du Programme d’action gouvernemental pour la société de l’information (PAGSI) et des standards de l’internet. En terme de produit, nous n’avons pas de position étroitement nationaliste – ce qui serait d’ailleurs contraire aux règles de bonne gestion, au code des marchés publics ainsi qu’aux engagements internationaux de la France. Nos besoins ne sont pas substantiellement différents de ceux des entreprises.Quelle est votre position à l’égard du logiciel libre ? Plusieurs ministères ont effectué ou annoncé la migration de tout ou partie de leur système vers des solutions de ce type : la Culture, les Finances, l’Education nationale et de nombreux établissements publics, services de l’Etat et collectivités territoriales. L’administration française contribue également à la dynamique du logiciel libre, notamment grâce à l’Inria (Institut national de recherche en informatique et automatique).Quelle est votre action vis-à-vis de l’Office européen des brevets (OEB) ? Les pays membres de l’Union européenne ont voté en novembre dernier à l’OEB contre une extension du système des brevets aux logiciels. Ce vote nous donne du temps pour attendre la fin de la consultation lancée par la Commission européenne sur ce sujet. Le plan d’action et le calendrier sont donc en cours de définition, en concertation avec nos partenaires européens. Sur ce sujet, une action solitaire d’un pays serait inopérante. Il ne suffit pas d’avoir raison seul, il faut discuter, comprendre, convaincre.
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