01net.com. Comment résumez-vous l’année qui vient de s’écouler ?
Michel Paulin. C’était une année intense ! Intense pour neuf Cegetel, mais aussi pour le marché tout entier. La compétition a été effrénée, ce qui permet à la France d’être perçue comme un des pays les plus dynamiques au monde
pour le haut-débit. En 2006, on a assisté à l’explosion du triple play
[Internet, téléphonie, TV, NDLR], à l’émergence de la téléphonie convergente fixe-mobile et au développement de la téléphonie sur IP
dans les entreprises. Des tendances auxquelles neuf Cegetel a le plus contribué. Nous avons particulièrement travaillé sur différentes formes de convergence, que ce soit sur la téléphonie fixe-mobile avec le Twin, sur l’accès aux contenus numériques
quel que soit le terminal (baladeur, console, TV, PC, …) via la Neuf Box et, pour les entreprises, sur la convergence téléphonie-réseau local avec 9Office ou 9Pass.2006 a aussi marqué la fin de la digestion de Cegetel par Neuf Telecom et le rachat des activités Internet d’AOL France. Neuf Cegetel est maintenant prêt à repartir du bon pied ?
La machine ne s’était jamais arrêtée. L’intégration de Cegetel et d’AOL a été réussie, en témoigne le succès de notre introduction en Bourse [en octobre 2006, NDLR]. Nous avons dépassé les 2 millions de clients
ADSL et la poursuite de notre croissance sur le grand public est une de nos principales ambitions. Cette croissance passe par l’innovation mais aussi par l’amélioration de nos interactions avec nos clients.Quels points comptez-vous précisément améliorer dans vos relations avec vos abonnés ?
Le service clients. Les FAI sont très critiqués sur ce point et nous allons accentuer nos efforts. Neuf Cegetel effectue 3 000 interventions à domicile par semaine et nos équipes doivent répondre à des problèmes extrêmement
divers, en palliant bien souvent la déficience des fournisseurs informatiques. Nous allons aussi clarifier nos offres pour limiter les sollicitations inutiles, simplifier leur ergonomie et certains process, comme l’autodiagnostic en cas de
panne.Quels sont vos chantiers prioritaires pour 2007 ?
D’abord, la poursuite de la convergence des contenus numériques, en faisant notamment de la Neuf Box un media center. Nous avons déjà des projets dans les cartons. Ensuite, la téléphonie fixe-mobile, qui n’en est qu’à
ses débuts : Neuf veut en être un leader. Il y a aussi le très haut débit : la fibre optique ; neuf Cegetel est ‘ tombé dedans ‘ dès le début, grâce à LDCom [rebaptisée neuf telecom en 2004,
NDLR]. Mais la fibre ne sera pas une offre de masse à court terme, car c’est une technologie encore chère. L’ADSL reste actuellement le meilleur moyen d’offrir du haut-débit au plus grand nombre, au meilleur prix. Nous lancerons des
services très haut débit en 2007, mais ils seront géographiquement limités dans un premier temps. 2007 sera une année passionnante !Et le haut-débit sans fil, par Wimax ?
C’est une alternative intéressante à l’ADSL et nous y sommes impliqués via SHD [Société du Haut débit, codétenue avec SFR, NDLR] et HDRR [en partie détenue par LD Collectivités, filiale de neuf,
NDLR]. Le retour sur investissement est meilleur que pour la fibre optique, mais l’usage n’est évidemment pas le même.Vos principaux concurrents, Orange et Free, travaillent sur les mêmes axes de développement. Comment comptez-vous vous différencier pour attirer les abonnés ?
Nos offres divergent si on y regarde de plus près. Nous, nous proposons aux abonnés à la fois de l’innovation, des prix attractifs et une garantie de service clients. Et nous ne nous adressons pas qu’aux geeks, mais à tout le monde.Craignez-vous l’arrivée de nouveaux acteurs ADSL, comme Darty ? Cela va-t-il faire baisser les prix du marché ?
Nous leur souhaitons bienvenue au club ! Tant que les règles du jeu sont équitables, la concurrence est plutôt bénéfique. Mais c’est un marché difficile pour de nouveaux entrants. Pourront-ils tous suivre la cadence ? En tout
cas, il faut s’attendre à d’autres mouvements tectoniques lourds sur le marché, avec une redistribution des cartes. Quant aux tarifs, nous sommes arrivés à un prix plancher d’environ 30 ? sur le marché, un des plus bas du monde, mais qui
permet encore aux opérateurs d’investir. On ne peut pas aller plus bas, mais on peut rajouter des services pour le même prix.Voir l’intégralité du dossier
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