Longtemps, SilverStream fut perçu plus comme un éditeur d’outils de développement, et moins comme un fournisseur de serveurs d’applications Java. Cette image perdure-t-elle ? Nous avons porté cette réputation un peu à notre insu. En effet, avant la fondation de SilverStream en juin 1996, notre PDG, David Litwack, n’était autre que le président de Powersoft, l’éditeur du célèbre L4G client-serveur PowerBuilder. SilverStream compte dans ses rangs de nombreux transfuges de Powersoft. Aussi notre produit a-t-il été trop hâtivement considéré comme le PowerBuilder du web. Il faut aussi se rappeler qu’au lancement de notre solution, en fin 1997, le concept de serveur d’applications Java était naissant et peu populaire. A l’époque, seuls deux éditeurs, Kiva et NetDynamics, officiaient sur ce terrain. Pourtant, la première version de SilverStream disposait déjà d’un moteur de déploiement entièrement écrit en Java. Avec plus de six cent mille lignes de code, c’était même la plus grosse application Java jamais produite. Et le modèle tarifaire de cette première mouture était déjà basé sur le déploiement, non sur le développement.N’est-il pas difficile pour un outsider tel SilverStream de tirer son épingle du jeu sur un marché dominé par IBM et BEA ? Nous nous appuyons sur un atout important : SilverStream Application Server est indépendant des constructeurs. De fait, aujourd’hui, chacun d’eux – Sun avec iPlanet, IBM avec WebSphere, ou encore HP avec Bluestone, qu’il vient de racheter – possède son propre serveur d’applications. Une entreprise qui achète ses machines chez l’un de ces constructeurs n’a pas forcément envie de mettre tous ses ?”ufs dans le même panier. De surcroît, WebSphere et Bluestone n’ont pas encore obtenu la certification Java 2 Enterprise Edition, J2EE.BEA WebLogic Server est certifié J2EE. Il est aussi indépendant des constructeurs. C’est vrai. Mais nous estimons être plus en avance que BEA en matière de services applicatifs fournis au-dessus de notre serveur de déploiement. Lesquels se déclinent en deux solutions : ePortal et xCommerce, respectivement destinées à la création de portails de commerce électronique et à l’intégration XML. ePortal émane de notre rachat en avril 2000 de la société eObject, qui disposait d’une technologie de personnalisation reposant sur un moteur de règles en Java. Elle inclut des composants de gestion de contenu, de collecte du profil des internautes, ainsi qu’un moteur de workflow. Quant à XML xCommerce, il provient de l’acquisition, en décembre 1999, de GemLogic. Il nous permet de répondre au besoin d’intégration d’applications dans un cadre d’échanges interentreprises, en prenant en compte des vocabulaires XML tels RosettaNet, ebXML, xCBL, cXML ou SOAP. Mais il garantit également la connectivité avec les systèmes opérationnels. Et ce qu’il s’agisse de bases de données de production ou de PGI comme SAP R/3, qui, dans une future version, exposera ses business API en XML.Comment justifiez-vous l’intérêt d’ePortal face à des progiciels de commerce électronique ? L’utilisation d’outils comme ceux de Vignette ou de Broadvision se traduit par la production de sites marchands semblables en apparence, puisque fabriqués avec les mêmes progiciels. Pour aboutir à une différenciation, il faut une phase de paramétrage fort coûteuse. Et ce sans compter que ces progiciels ne respectent pas le standard J2EE.Malgré leur conformité au standard J2EE, les ventes de vos composants applicatifs ne sont-elles pas essentiellement associées à celles de votre serveur d’applications ? Non. Il arrive fréquemment qu’ePortal soit vendu pour fonctionner avec WebSphere, par exemple. Nous jouons désormais à fond la carte de l’ouverture. Dans sa dernière version 3. 7, SilverStream Application Server sera en mesure de déployer des applications Java développées non seulement avec notre propre L4G, mais aussi avec des outils tels que Jbuilder, de Borland, ou VisualAge for Java, d’IBM. Dans le même esprit, la prochaine version 4 de notre L4G produira des composants applicatifs Java pouvant être déployés sur les moteurs EJB de Bea et d’IBM.Dans l’actuel mouvement de consolidation du marché des serveurs d’applications, ne craignez-vous pas d’être, tôt ou tard, absorbé ? Pas du tout. Nous nous approchons de plus en plus vite de la profitabilité prévue pour le troisième trimestre 2001. Nous pensons même effectuer de nouvelles acquisitions technologiques – notamment dans les domaines des composants applicatifs sectoriels et de l’internet mobile, où il nous manque des techniques de transcodage plus sophistiquées.
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