La conjoncture économique actuelle modifie-t-elle la demande de vos clients ? Dans le domaine de la recherche amont, certaines sociétés vont peut être mettre le holà, mais il est encore un peu tôt pour se prononcer. En revanche, il est certain que les entreprises vont vouloir acheter de la souplesse, comme à chaque fois en cas de crise.Combien comptez-vous embaucher de salariés l’année prochaine ? Nous aurons embauché 4 500 personnes fin 2001. Et nous irons au-delà en 2002. Un point crucial de notre approche consiste à embaucher des ingénieurs en leur permettant de faire carrière chez nous. Que pensez-vous du modèle dit d'” entreprise sans usine ” ou ” fabless ” en anglais ? Il s’agit d’un modèle déjà ancien. Dans les années 1980, les constructeurs automobiles faisaient encore tout l’équipement d’une voiture, y compris l’électronique du tableau de bord. Or, aujourd’hui, on peut imaginer un constructeur qui n’ait plus aucune chaîne de production. Observez-vous des technologies émergentes qui pourraient constituer des ruptures ? Lorsque l’on saura par exemple rouler un écran plat pour le mettre dans sa poche, il y aura indéniablement une révolution. Et lorsque les constructeurs automobiles commencent à vouloir maîtriser les hyper-fréquences pour utiliser des radars, cela conduit à de profondes mutations. Appliquer des technologies, éprouvées dans un secteur donné, dans un autre domaine d’activité auquel on n’aurait pas nécessairement pensé représente un axe de réflexion très important aujourd’hui.Vous êtes très peu présents aux États-Unis…Nous avons un bureau à Boston et un à Chicago. Les États-Unis ne représentent pas plus d’1 % de notre chiffre d’affaires. Il s’agit encore d’un test et d’une possibilité de prendre des contacts et d’étudier le marché. On travaille notamment avec le MIT [Massachussets Institute of Technology, ndlr] sur l’enjeu des formations d’ingénieurs. Quelles sont aujourd’hui les priorités d’Altran ? Pour les deux années qui viennent, notre priorité reste l’Europe. Nous estimons que nous avons accès à plus de 4 milliards d’euros [26,24 milliards de francs] de chiffre d’affaires sur ce marché. Nous devrions donc être en mesure de réaliser 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2003 en restant concentrés sur l’Europe. À partir de cette date, nous mettrons en ?”uvre les relais de croissance sur lesquels nous travaillons déjà aujourd’hui, avec l’ambition de devenir le premier groupe d’ingénieurs au monde avec 40 000 consultants en 2005.
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