Nortel a fait de l’UMTS une priorité. Or, vous n’avez pas été retenu parmi les trois fournisseurs de France Télécom, tant pour Itinéris que pour ses réseaux à l’étranger. Comment expliquez-vous ce revers ? Nous ne comprenons pas cette décision, car nous sommes les seuls à proposer une solution de bout en bout, avec un c?”ur de réseau optique, et sans alliance étrangère, à la différence de certains de nos concurrents qui sont allés chercher le renfort de constructeurs japonais (NDLR : Siemens a signé avec NEC et Alcali avec Fujitsu). Nous sommes également les seuls à avoir un centre de compétence mondial en France.
Enfin, chez Nortel, l’UMTS représente 3 000 emplois. Tous ces critères ne semblent pas avoir été pris en compte. Mais heureusement, nous sommes présents à l’étranger, notamment en Espagne, et nous avons signé des protocoles d’accord avec Bouygues et SFR. Vous n’avez pas non plus été retenu par France Télécom pour son c?”ur de réseau GPRS. Qu’en concluez-vous ?Nous n’avions pas la prétention d’entrer dans le c?”ur de réseau GPRS d’Itinérants, car c’est une évolution mineure du GSM et France Télécom n’allait pas y introduire un troisième industriel. Cela dit, nous fournissons quand même chez Itinéris 55% de la partie radio et 90% chez Bouygues. De toute manière, le GPRS ne vivra que le temps que durent les transitions.Autre mauvaise nouvelle, à l’annonce de vos résultats, le cours de l’action a plongé de 19 %. Allez-vous modifier votre stratégie ? Pas du tout. Depuis deux ans, le cours de l’action Nortel progresse plus vite que celui de Cisco, même après corrections. En outre, nos résultats sont bons, avec une augmentation de notre chiffre d’affaires de 46 % sur neuf mois . En fait, la Bourse ne connaît plus de norme et devient un peu comme la roulette russe. Nous avons progressé de 90 % dans l’optique, ce qui n’est déjà pas si mal, mais certains analystes avaient fixé la barre à 120 % et d’autres à 150 %. Performances que nous n’avions d’ailleurs nullement annoncées. Avouez que la situation est difficile. D’autant que Nortel ne maîtrise pas tous les paramètres. Ainsi, nous ne fabriquons pas les fibres ni les câbles optiques, mais les systèmes de transmission. Pour les vendre, encore faut-il que nos clients puissent s’approvisionner en câbles, ce qui ne dépend pas de nous. En outre, les perspectives du secteur sont bonnes. De nouveaux marchés s’ouvrent, comme par exemple la fibre jusqu’au pied d’immeuble. En fait, la Bourse ne réagit pas sur des critères objectifs, mais émotionnels.Où en est la restructuration de Matra-Nortel Communications (MNC) ? Elle est aujourd’hui achevée. La part de Nortel dans sa filiale MNC est passée de 50 % à 55 %. Comme nous l’avions annoncé, nous nous sommes séparés de notre activité terminaux et nous n’avons plus de site industriel en France. En conséquence, l’activité radiocommunication professionnelle autour du système Tetrapol, jugée stratégique, devait rester dans une société à majorité européenne. Elle a été transférée dans la nouvelle alliance EDSN, spécialisée dans les télécoms pour la défense et les systèmes de sécurité, détenue à 55 % par la société européenne EADS (*) et 45% par Nortel. En outre, EDSN aura accès pendant dix ans à toute la technologie Nortel. Autre changement, l’activité de Bay Networks a été intégrée dans les équipes de MNC, et cette dernière est devenue chez Nortel le centre mondial de compétence pour les solutions IP destinées aux entreprises, centrées principalement autour du 6500, mais aussi du Meridian. Des versions IP de ces matériels ont été développées, ainsi qu’une solution sur base PC, baptisée Succession for Entreprise. Au total, MNC compte 3 000 personnes et réalise un chiffre d’affaires d’environ 7 milliards de francs, même amputée de l’activité terminaux. En outre, nous avons cinq filiales à l’étranger, chargées de commercialiser à travers des canaux de distribution les produits MNC, et bientôt, ceux de Nortel pour les entreprises.Où en est la partie Nortel Matra Cellular ? Nortel vient de créer en France une nouvelle société, Nortel Networks SA, détenue à 100 % par Nortel. Elle regroupe certaines activités issues de nos récents rachats, comme Clarify ou Alteon, qui étaient déjà présents en France, ainsi que toute l’activité cellulaire de Nortel Matra Cellular. Celle-ci a notamment la responsabilité du centre mondial de compétence UMTS, chargé des développements non seulement sur le système UMTS, mais également sur les applications qui l’utiliseront et que nous appelons l’internet sans fil. Nortel Networks SA possède en France cinq centres de recherche et dé-veloppement, notamment à Marne-la-Vallée et compte 4 000 personnes. Elle a réalisé environ 7 milliards de francs de chiffre d’affaires, en grande partie grâce à l’exportation. Si bien que, au total, Nortel génère en France un chiffre d’affaires de 14 milliards de francs.(*) EADS (European Aeronautics and Defense Company) est détenue à 30 % par Aérospatiale-Matra, à 30 % par l’Allemand Dasa, à 5,8% par l’Espagnol Casa et à 34,2% par le public et le personnel.
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