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Michel Bré, directeur général de NF Online, filiale informatique et Internet de Nouvelles Frontières

Le partenariat avec Lycos ne nous oblige à rien

Après Dégriftour et 9Telecom à la mi-1999, c’est au tour de Nouvelles Frontières de signer un partenariat dans le domaine du voyage avec un fournisseur d’accès à Internet (FAI) – en l’occurrence, le consortium Lycos/Comundo. Darty et LibertySurf avaient inauguré la formule en France. Mais, comme pour le récent accord entre la Fnac et Magéos, il s’agissait de filiales d’un même groupe. Ce qui simplifiait les échanges. Pour Nouvelles Frontières, le partenariat sera peut-être plus risqué.Votre accord avec Lycos et son service d’accès à Internet Comundo est exclusif sur deux ans. Tout autre accord dans le secteur des nouvelles technologies vous est donc impossible ? Pas du tout. En fait, cet accord nous interdit, l’un et l’autre, de signer un partenariat du même type. C’est bien normal. D’un côté, le fournisseur d’accès ouvre gratuitement ses services à nos deux millions trois cent mille clients. De l’autre, nous le faisons bénéficier de notre réseau et de notre image. Par contre, l’offre n’inclut pas les consommations téléphoniques. Il va de soi que si Comundo n’évolue pas dans le sens du marché – qui inclura, à terme, les communications téléphoniques gratuites -, nous ne nous interdirons pas de négocier avec d’autres fournisseurs d’accès. Notre intérêt est d’abord d’être au service de nos clients.Vous n’avez donc aucun lien technologique, aucune attache stratégique ? Nous avons créé tout seuls le serveur de Nouvelles Frontières, sans recourir à un prestataire. De même, nous travaillons indépendamment sur de nouveaux services utilisant des supports WAP, ou même UMTS. Le but de notre accord est de permettre à nos clients internautes de bénéficier d’un accès Internet gratuit, incluant des services liés au voyage, et une adresse spéciale partagée en priorité (avec mention des deux marques -NDLR), du type dupont@nf. comundo. fr. C’est tout, et cela ne nous oblige à rien.Vous restez donc libre de toute activité sur le Web ? Bien sûr, car nous sommes d’abord indépendants. Ce qui n’est pas forcément le cas des autres binômes du marché : Fnac/Magéos sont deux filiales de Pineau-Printemps-La Redoute, et Darty/LibertySurf ont Kingfischer pour maison mère. Cette indépendance que nous revendiquons, nous l’appliquons aussi à notre partenaire. Ainsi, lors des discussions, nous nous sommes assurés que le kit de connexion de Comundo n’était pas intrusif. Nos internautes doivent pouvoir installer d’autres FAI sur leur ordinateur, en changer quand bon leur semble, ou encore modifier la page de démarrage. Des fonctions parfois bridées volontairement sur d’autres kits de connexion.Globalement, quel est l’intérêt, pour une grande entreprise, de s’associer avec un fournisseur d’accès à Internet ? Tout industriel – ou entreprise – focalisé sur un marché n’a pas vocation à devenir FAI. Il est préférable de laisser ce métier à des spécialistes. En revanche, une association de moyens donnera des résultats en termes de communication. Les additionner n’aboutit pas forcément à des économies, mais permet de cumuler les budgets – de communication, par exem- ple – et les services marketing. Comme lancer des alertes ou des actions de marketing, impossibles autrement Propos recueillis

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Hubert d'Erceville