12,2 milliards d’euros de pertes pour le premier semestre (contre 8,3 milliards de pertes pour toute l’année 2001), 69,7 milliards de dettes (contre 23,5 milliards au premier semestre 2000), une action qui passe en deux ans de 219 e (son plus haut cours en mars 2000) à 9,45 e jeudi dernier à midi après l’annonce de la démission de Michel Bon, marquée surtout par l’absence de plan de sortie de crise. Le pire dans tout cela, c’est que les affaires vont bien. D’un point de vue opérationnel, les résultats de l’opérateur au premier semestre sont les meilleurs de son histoire ! Mais il faut compter avec 10,8 milliards d’euros de dépréciation d’actifs dont 7,3 milliards imputables au seul dossier MobilCom. La mécanique est connue. Au moment de l’envolée boursière, sûre de son fait, l’entreprise s’est endettée pour s’étendre à l’international (NTL, MobilCom, Orange) et répondre présent sur les dossiers ” d’avenir ” comme l’UMTS. La bulle éclatée, il ne reste pas grand-chose pour garantir la dette, hormis le bon vouloir de l’État. Résultat, une entreprise, a priori saine, se trouve transformée en cancre du CAC 40 et deux fois plus endettée que Vivendi ! Mais qu’aurait-on dit de Michel Bon s’il n’avait pas tenté de profiter des folles promesses boursières ? Aurait-il été débarqué plus tôt ? Ou aurait-on loué sa prudence ? D’un côté, ce n’est donc qu’un résultat néfaste de plus consécutif à l’euphorie économico-boursière de la fin du siècle dernier. De l’autre, c’est une facture colossale qu’il va bien falloir régler. Mais, pour redresser la barre, un bon n’y suffira pas. L’excellence s’impose.
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