01net. Quelle est cette nouvelle plate-forme, Peer Response, que vous avez lancée cette semaine ?
Michael Weiss. En fait, il s’agit d’une plate-forme de paiement qui va faciliter l’achat de contenu sur le réseau Morpheus. Cela fait longtemps que nous voulions le faire, mais aucun des fournisseurs
de e-commerce ne voulait travailler avec nous, de peur de mécontenter les maisons de disques. Avec Peer Response, les utilisateurs de Morpheus pourront directement acheter du contenu via la plate-forme e-commerce AllCharge de NewGenPay, une spin-off
d’IBM [AllCharge a aussi été utilisée par Kazaa, NDLR]. Cela ouvre pour les créateurs et fournisseurs de contenu un nouveau canal de distribution de plus de 9,5 millions acheteurs potentiels. C’est
d’autant plus intéressant que 70 % des acheteurs d’iTunes fréquentent les réseaux P2P et que ces ‘ téléchargeurs ‘ dépensent plus d’argent que ceux qui n’utilisent pas les réseaux P2P.La Cour suprême des Etats-Unis a estimé que Streamcast favorisait le piratage et que la société était responsable de l’usage illégal qui était fait son logiciel de
P2P. Quelle a été la conséquence de cette décision ?
En donnant son avis, la Cour suprême a renvoyé tout le monde devant le juge pour un autre procès. Nous allons prouver que notre service a un usage légitime et que nous ne poussons pas les utilisateurs à pirater du contenu. Pendant ce
temps, et jusqu’à la décision finale de la justice, Morpheus continuera. Sans les frais de justice, qui se montent aujourd’hui à 4 millions de dollars pour nous contre plus de 50 millions dépensés par les labels, nous serions
déjà rentables. C’est un gâchis. Si les labels avaient accepté de travailler avec nous, on aurait pu dépenser ces 4 millions à développer un système qui convienne à tout le monde, et les labels auraient versé les 50 millions à leurs
artistes !N’y a t-il vraiment pas un moyen pour Streamcast de filtrer le contenu piraté sur son réseau, comme le demandent les majors ?
Non et c’est ce message que l’on essaye de faire passer au juge. Nous ne pouvons pas filtrer le contenu qui est partagé par nos usagers. Maintenant, il est curieux que Kazaa ait pu exclure les utilisateurs du client Morpheus
de leur réseau sans qu’il y ait un contrôle central quelque part. Une énigme qui sera certainement levée durant le procès de Kazaa en Australie. En revanche, il est possible de filtrer les résultats d’une recherche via notre fonction
de contrôle parental, mais pas le contenu en lui-même. J’ai bien sûr entendu parler de solutions comme celles d’iMesh ou de Snocap [la société créée par le fondateur de Napster, NDLR]. Aujourd’hui, vous
pouvez télécharger le même contenu sur iMesh que sur Morpheus, malgré leur promesse de filtrer le contenu et plusieurs années de développement ! Tandis que Snocap est pour l’instant une belle technologie sur le papier avec des alliances
avec tous les labels. Mais je n’ai rien vu qui me dise que cela fonctionne vraiment.Comment gagnez-vous de l’argent ?
Aujourd’hui, de trois façons. D’abord en commercialisant une version sans publicité de notre client, Morpheus Ultra, pour 20 dollars. Rien que cette activité représente 25 % de notre chiffre d’affaires.
Ensuite, par de la publicité, pour la version gratuite du client, qui s’affiche lorsqu’un utilisateur effectue une recherche. Enfin, des fournisseurs de contenu nous payent pour diffuser et promouvoir leur contenu sur le réseau
Morpheus. Par exemple, un éditeur nous a versé 30 cents pour chaque téléchargement de son jeu. Il y a en a eu 100 000 en 72 heures ! Une autre preuve, s’il en faut encore une, de l’efficacité d’un réseau P2P
pour diffuser rapidement du contenu, sans payer une fortune en bande passante. Morpheus 5.0 est aussi l’un des meilleurs clients BitTorrent du marché.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.