Vous venez de racheter Plural et ses consultants. Envisagez-vous d’autres acquisitions dans les services ?Dell compte désormais plus de sept mille personnes dans cette activité qui représente un chiffre d’affaires de 3,5 milliards de dollars. Ce niveau a été atteint par croissance organique, et nous continuerons ainsi. Mais nous pourrons parfois procéder par petites acquisitions ciblées. Plural s’est concentré sur l’environnement Microsoft. Ce qui est en ligne avec les serveurs que nous vendons. Ses consultants vont nous apporter de nouveaux talents pour des prestations comme la migration d’Unix vers Windows ou le déploiement d’Exchange.Vous allez annoncer un accord avec Lexmark sur les imprimantes. Concernera-t-il le matériel ou les consommables ?Les deux. Nous vendons pour plusieurs millions de dollars d’imprimantes et de cartouches de différents constructeurs. Nous voulons développer cette activité avec un partenariat similaire à celui noué avec EMC dans le stockage ?” NDLR : revente de produits sous la marque Dell-EMC. Mais nous ne ferons pas d’annonce avant plusieurs semaines.Avez-vous mis en place des actions pour profiter de la fusion HP-Compaq ?Oui. En France, nous disposons d’offres spéciales pour ceux qui possèdent des HP Vectra. Avec les lignes de produits qui disparaissent, ceux qui souhaitent garder une double source devront évaluer de nouveaux fournisseurs. HP-Compaq peut, certes, réduire ses coûts en combinant ses activités. Mais la fusion l’obligera à se concentrer sur l’interne, et non sur le client final.L’Itanium semble vous laisser sceptique. Allez-vous préférer l’Opteron d’AMD ?Ce sont des produits différents. L’Itanium aborde le marché par le haut. Mais la transition vers son nouveau jeu d’instructions peut prendre beaucoup de temps. Il n’y aura certainement pas de volumes de ventes avant plusieurs trimestres. La stratégie d’AMD est différente. Il s’agit d’étendre une architecture existante et de la rendre plus rapide. L’Opteron est davantage un concurrent du Xeon que de l’Itanium. Nous évaluons donc la façon dont on pourrait l’utiliser. Nous préférons nous concentrer sur les volumes.Quel est l’intérêt de vos futurs serveurs briques s’il est impossible de combiner la puissance des modules processeurs ?C’est un produit orienté densité. Avec les applications actuelles, les gens ne se demandent pas s’ils veulent acheter un serveur à seize ou à trente-deux processeurs. Le gros du marché se fait avec des modèles bi ou quadriprocesseurs.Faut-il s’attendre à de nouveaux licenciements pour atteindre l’objectif de 1 milliard de dollars d’économies cette année ?Les économies se feront un peu partout : dans la structure, la fabrication, la productivité, etc. Le nombre d’employés sera ajusté, mais il aura tendance à légèrement augmenter plutôt qu’à diminuer. Au dernier trimestre, nous avons atteint un record avec 9,9 % de dépenses opérationnelles, alors que nos concurrents tournent autour de 22 %. Nous sommes d’ailleurs en bonne voie pour atteindre le milliard d’économies.Comment pensez-vous passer du stade de vendeur de produits à faible marge à celui de fournisseur de solutions d’entreprise à forte marge ?Nous voulons doubler de taille et augmenter notre présence dans l’infrastructure d’entreprise. Mais nous ne nous attendons pas à y parvenir en copiant les autres. Nous pensons qu’il y a un mouvement inévitable vers les standards dans notre industrie. Il n’est pas question de doubler notre taille en bloquant les clients avec de grosses marges et des équipements propriétaires. Il se produira la même chose avec les serveurs, le stockage et le réseau qu’avec les stations de travail et les serveurs d’entrée de gamme : une standardisation et une réduction des coûts. L’efficacité de notre modèle nous permettra, encore une fois, de prendre l’avantage. Il y a quelques années, les champions des stations étaient HP et Sun. Aujourd’hui, Dell détient 56 % du marché. Même chose pour les serveurs : nous sommes leader aux Etats-Unis et numéro deux mondial. Enfin, si vous regardez notre c?”ur de métier ?” les PC et notebooks ?”, nous ne possédons que 15 % de part de marché. Il nous est donc encore possible de progresser considérablement. Nous nous sommes d’ailleurs fixé l’objectif ambitieux d’obtenir de 40 à 60 % de part de marché sur les postes clients.Qu’est-ce qui pourrait ralentir cette progression ?Tout d’abord, des problèmes d’exécution. Si nous ne délivrons plus de valeur à l’utilisateur, nous échouerons. Ensuite, le ralentissement de la vitesse d’adoption des standards. Enfin, de nouvelles technologies ou de nouveaux modèles informatiques ?” le client allégé ou le téléphone qui remplaceraient le PC, par exemple. C’est pourquoi il nous faut rester très vigilants.
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