A l’occasion de cette fusion, les deux sociétés ont adopté un nouvel organigramme. Elles auront leur siège social à San Jose (Calif.) et leur siège européen à Paris, pendant que les services techniques et la R et D seront répartis sur les sites de Caen, Lyon et Paris. NetCentrex aligne désormais une force de frappe de 80 ingénieurs, dont 35 ont été apportés par la société NetCentrex première manière. La moitié de son effectif est déjà basée aux États-Unis.Hervé Goguely, ancien cadre dirigeant chez HP, 3Com puis Cisco, est devenu pdg. Théodore Martin, fondateur et directeur de MG2, a pris les fonctions de vice-président Opérations, pendant qu’Olivier Hersent, fondateur et premier directeur de NetCentrex, est en charge de la vice-présidence technique.Pour son développement international, la nouvelle société NetCentrex dispose également de moyens financiers renforcés, puisque ses investisseurs de la première heure (Innovacom/groupe France Télécom, DT Ventures/groupe Deutsche Telekom, CDC Innovation, Crescendo World Fund, Newbury Ventures et Viventures) viennent de consentir un troisième tour de table de 25 millions d’euros.Reste à comprendre les motifs qui ont poussé MG2, leader en France des serveurs vocaux interactifs et des logiciels intégrés de centres d’appels plurimédias, à se fondre dans NetCentrex et à opter aussi nettement pour la voix sur IP.La société de services avait déjà commencé de prendre le virage des technologies Internet. À présent, elle s’impose comme un leader des centres d’appels web, avec près de la moitié du marché français grâce à des références comme Cegetel, France Télécom, Frontcall ou Hélitis.Au début de l’année, MG2 avait réalisé avec Prosodie et pour les Assedic un premier centre d’appels distribué. C’est un centre d’appel basé sur son logiciel intégré Saga ainsi que sur le réseau téléphonique conventionnel (signalisation RNIS SS7), avec ” juste un peu de voix sur IP “.Mais, il est alors apparu que, avec les technologies traditionnelles, les centres d’appels distribués ne peuvent aller jusqu’au bout de leurs possibilités. Ils sont tributaires des commutateurs téléphoniques, systèmes propriétaires, donc fermés. Les modules applicatifs doivent être installés à leur proximité, limitant ainsi la décentralisation des agents par rapport au site d’exploitation. Bien d’autres perspectives s’ouvrent, en revanche, lorsque la plate-forme Saga s’adosse non plus à des PABX ou à des centraux téléphoniques, mais à un ” softswitch “, un contrôleur d’appels voix sur IP (gatekeeper) comme le CCS de NetCentrex. Ce contrôleur d’appels est en effet un système totalement ouvert. Il évite d’avoir à déployer une infrastructure télécoms en propre. Il permet de développer soi-même les applications projetées. En conséquence, la mise en ?”uvre opérationnelle de ces applications sera beaucoup plus rapide et beaucoup plus économique.En matière de centres d’appels distribués, le CCS et Saga autorisent ainsi une véritable décentralisation des agents et une distribution des fonctions les plus sophistiquées jusqu’aux agents travaillant à domicile. Il permet même l’activation de ces fonctions à travers le web par les agents distants eux-même.” Nous avons donc entrepris de repositionner sur le contrôleur CCS l’ensemble de l’offre MG2, le logiciel intégré Saga ainsi que les serveurs vocaux interactifs “, explique Eric Hassid, directeur marketing. Ce portage sur IP sera complet : il vaudra aussi bien pour la distribution d’appel (ACD), le couplage téléphonie-informatique (CTI), l’affichage des fichiers des appelants, le serveur vocal interactif, la supervision et le traitement statistique, avec bien sûr la fonction “cliquer pour parler” des centres d’appels web.
Une fusion technologique
La fusion MG2-NetCentrex est donc d’abord une fusion technologique. Elle vise à mettre en place une offre globale, modulaire et/ou prépackagée, de création et d’exploitation de services voix sur IP pour le marché des entreprises comme pour la clientèle résidentielle. Cette offre sera complète, à l’exception toutefois des passerelles voix sur IP (gateways) que les clients de NetCentrex devront choisir parmi d’autres constructeurs comme Cisco Systems ou Motorola. Sur le marché résidentiel, elle permettra aux opérateurs télécoms et fournisseurs de services de proposer des services de messagerie vocale et/ou unifiée, de transfert et de renvoi d’appels, de numéro unique ou encore d’Internet Call Waiting (signalisation et prise d’appels entrants en cours de session Internet). Sur le marché des entreprises, les solutions de NetCentrex permettront à ces mêmes opérateurs et fournisseurs de services de proposer des services de réseaux privés virtuels voix, de routage de numéros 800, de centrex, d’accueil téléphonique interactif, sans compter bien sûr la gamme complète des services de centres d’appels et de contacts plurimédias.Sur chacun de ces deux marchés, NetCentrex commence à avoir des références prestigieuses. Il a ainsi fourni le contrôleur d’appels et l’interface client pour le portail de communications personnelles Pagoo.com aux États-Unis. Cette solution a ensuite été adoptée par l’ISP italien Tiscali pour un service équivalent, ce qui a représenté une commande de près de 1 million de dollars. Dans les deux cas, NetCentrex a prouvé que ses systèmes sont de classe opérateur : ils sont capables d’absorber de fortes montées en charge (jusqu’à 5 000 nouveaux abonnés voix par jour chez Tiscali).On ne s’étonnera donc pas d’apprendre que NetCentrex vient également d’être retenu par France Télécom Entreprises pour fournir son futur service IP Centrex, dont le lancement commercial est prévu pour mars prochain.Pour renforcer sa crédibilité, NetCentrex n’a pris que des partenaires techniques de renom : Cisco pour les routeurs d’accès, HP Services pour la mise en place et la maintenance, Intel Dialogic pour les composants vocaux et Compaq pour les serveurs Tandem et Dec (www.netcentrex.net) (www.mg2.com) (www.pagoo.com).
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