Au lieu de fournir à leurs clients une version corrigée de leurs logiciels, les éditeurs mettent à la disposition de tous des programmes correctifs téléchargeables sur leur site Web.Comme il est peu flatteur, pour une entreprise, d’admettre qu’elle a diffusé un produit imparfait, l’éditeur baptise ces programmes correctifs du joli nom de ” Mise à jour ” (update, en anglais), plus prometteur ou ” Service Pack “, plus frimeur.Et pour justifier le terme ” mise à jour “, l’éditeur dote souvent le logiciel d’une petite fonction supplémentaire et indispensable : par exemple, la gestion du caractère de l’euro dans l’alphabet japonais. Ne faites pas la fine bouche : on vous dit que c’est cadeau !Le plus étonnant, c’est que ces patches sont innombrables. Pour vous en convaincre, jetez un coup d’?”il sur le site de Microsoft. On y est impressionné par le nombre de correctifs mis à notre disposition.
Mon brave Excel est-il si malade, qu’il lui faut tant de remèdes ? Je gage qu’il supporterait fort mal l’installation sauvage de toutes les mises à jour proposées. Un peu comme s’il me prenait la fantaisie d’avaler d’une traite tous les médicaments de mon armoire à pharmacie.En tout état de cause, la manipulation de ces patches nécessite quelques précautions. Ainsi, certains correctifs ne s’installent qu’à condition que le patch immédiatement inférieur l’ait déjà été. Plus grave : il arrive que ces mises à jour, imparfaitement testées, réparent certes quelques dysfonctionnements du logiciel… mais en provoquent de nouveaux. Rassurez-vous : un futur Service Pack corrigera ces nouveaux bugs et… ainsi de suite.L’effet pervers de cette pratique, c’est que, au fur et à mesure, plus aucun utilisateur ne dispose de la même version de Windows et des logiciels. Je plains les hot lines.Messieurs les éditeurs, ne serait-il pas plus simple, pour vous et pour nous, de diffuser régulièrement à vos clients un CD-ROM avec une version complète du logiciel incluant toutes les mises à jour nécessaires ?Prochaine chronique le mercredi 4 octobre
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