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Méthodologie : une sélection bien rôdée

En six éditions l’équipe de FF&T a affiné sa méthode de sélection. Présentation et analyse.

Finir parmi les Best 40’s de Capital IT tient du parcours du combattant. Les 104 candidats du départ ont dû remplir un dossier d’une quinzaine de pages présentant entre autres un état civil et une forme juridique de la société, une description de l’offre, du marché, analyse et présentation des références clients, etc..Chaque dossier rempli est analysé par une équipe de consultants d’Ernst & Young, en aveugle, c’est-à-dire que personne n’a connaissance de l’identité de la société. Les critères évalués prennent en compte la cohérence du business plan, l’innovation technologique, ainsi que les facteurs de succès et de risque, par exemple. Parallèlement le comité de sélection évalue la jeune pousse sur les mêmes critères, mais en connaissant cette fois son identité. La moyenne des deux notes permet d’établir une note finale, sésame pour le coaching. Et 47 dossiers ont été sélectionnés.Lors du coaching éliminatoire, chaque participant bénéficie d’une séance de 2 heures avec des membres d’Ernst & Young de MGT et de FF & T devant lesquels il présente sa société en 17 minutes. S’ensuit une délibération entre les membres du jury, puis un debriefing avec les candidats. À la fin du temps réglementaire, le jury éva-lue enfin l’aptitude de chaque dirigeant à vendre sa société auprès de capital-risqueurs.

our 36 sociétés retenues

A l’issue de cette prestation, le comité de sélection se réunit pour délibérer une seconde fois. Cette année, 36 sociétés ont été retenues. Béatrice Delaunay, commissaire aux comptes d’Ernst & Young, précise : “Il faut éliminer ceux qui ne sont pas prêts afin d’éviter qu’ils ne se grillent auprès du petit monde du capital-risque.” Tout en insistant sur le fait que le coaching, même s’il reste éliminatoire, est là pour que les jeunes pousses sachent se mettre en valeur le jour J.Peu à peu, au cours de ces trois dernières années, les critères de sélection se sont mis en place. Voire professionnalisés, comme l’explique Emmanuel Libaudière. “Lors de la première année, il suffisait d’avoir un discours séduisant et de faire de l’internet. Mais avec le dégonflement de la bulle, les capital-risqueurs tiennent compte de l’évaluation du marché et de la rentabilité.”Si l’examen des dossiers de candidatures paraît aujourd’hui bien rodé, le coaching apporte une dimension humaine et par essence faillible. Un mauvais jour, une mauvaise prestation et voilà la jeune pousse renvoyée à la case départ. Certains participants, s’ils suivent les règles du jeu, se montrent très virulents vis-à-vis de la sélection : “On a l’impression d’être à un concours agricole, où l’aspect extérieur de la bête compte plus que le reste.” Bref, les consultants s’intéressent plus à la forme qu’au fond. Un état de fait qui pénalise les débutants ou les chercheurs, plus à l’aise dans leur laboratoire que pour parler en public.Enfin pour les bêtes à concours, le coaching n’est qu’une formalité.“Nous avons l’habitude de parler en public, nous savons ce qu’il faut dire ou non pour séduire l’auditoire. Ils veulent tous entendre la même chose, que ce soit à Start-up forum ou à Capital IT”, explique cet autre participant.Et c’est bien là que le bât blesse. “Je n’adhère pas au “coaching” éliminatoire, car nous passons plus de temps à nous vendre qu’à pouvoir nous exprimer librement. Nous aurions aimé, à l’issue de notre prestation, avoir un réel entretien avec des gens qui ne nous auraient pas noté”, regrette Quentin Gallet, PDG de la Deuxième Tête, société spécialisée dans le peer to peer. Une vraie séance de coaching, en quelque sorte.

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HP