Plancher ou palier ? Les signaux en provenance de l’industrie mondiale des semi-conducteurs rendent la vie des analystes financiers pour le moins compliquée. D’autant que le moindre frémissement à la hausse d’une activité placée très en amont de l’économie d’une part, et alimentant des secteurs aussi stratégiques que l’automobile, la micro-informatique ou les télécommunications d’autre part, constitue à l’évidence un événement pour les investisseurs.Pour Jonathan Joseph, analyste de Salomon Smith Barney, l’affaire est entendue. Mais en décidant, jeudi 12 avril, de réévaluer à la hausse une douzaine de valeurs, dont le numéro un mondial Intel et les deux plus importants producteurs européens (STMicroelectronics et Infineon), l’homme a créé la surprise, en prenant ses confrères à contre-pied.
Une vision optimiste en dépit de la crise
Jonathan Joseph estime que cela ne peut pas être pire : les cours ayant quasiment atteint leur niveau plancher, la tendance ne peut que s’inverser d’ici à quelques mois. Une vision plutôt optimiste comparée à l’ambiance qui règne d’une manière générale chez les fabricants d’équipement. La plupart d’entre eux avouent un premier trimestre décevant, sinon désastreux. Quant aux distributeurs, certains enregistrent, depuis le début de cette année, une chute de la demande de 65 %.Cypress Semiconductor, un fabricant californien de circuits intégrés, concède que ses carnets de commandes et de livraisons sont restés quasiment vides depuis le mois de janvier. EMC, le numéro un mondial du stockage, qui semblait épargné jusqu’alors, a pourtant prévenu que ses résultats au premier trimestre seraient inférieurs à ceux attendus par le marché, compte tenu du ralentissement des dépenses d’investissement en TIC (Technologies de l’information et de la communication) des entreprises.Un autre poids-lourd européen du secteur des semi-conducteurs considère que, si les stocks de composants dédiés au PC semblent en phase d’apurement, la demande reste quant à elle insignifiante, pour ne pas dire inexistante. Ici et là, l’heure est aux réductions de coûts drastiques, aux fermetures de sites de production…Chris Galvin, le patron de Motorola ?” le groupe a annoncé sa première perte opérationnelle en quinze ans ?” va même plus loin, en annonçant que l’ensemble du secteur technologique est entré en récession. Et d’enfoncer le clou en prévoyant un retour à léconomie des années 70. Décidément, le pari de Jonathan Joseph semble bien risqué…
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