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Meta veut rentabiliser l’IA générative, mais pas tout de suite

L’intelligence artificielle générative va permettre à Meta de gagner beaucoup d’argent… mais pas tout de suite. Durant les derniers résultats de l’entreprise, Mark Zuckerberg a plaidé la patience auprès des investisseurs, promettant que les investissements passés et à venir vont finir par être rentables.

Comme cela avait été le cas du métavers, Meta met aujourd’hui le paquet sur l’IA générative, que ce soit en coulisse avec la présentation récente du nouveau grand modèle de langage Llama 3, ou auprès du très grand public avec le lancement de Meta AI, un assistant qui a fait son apparition dans Facebook, Instagram, WhatsApp et sur le web. Si on ne peut pas retirer au groupe son opiniâtreté à imposer l’IA auprès de ses utilisateurs, la question de la rentabilité commence à se poser.

Des idées pour rentabiliser l’IA

Pressé de questions sur le sujet durant la présentation des résultats trimestriels de Meta, Mark Zuckerberg a tenu à temporiser. Pour le moment, l’heure est aux investissements, ce qui risque de provoquer des remous pour l’action du groupe (ce qui est le cas : elle plonge de 13 % depuis l’ouverture de Wall Street ce jeudi). « Il est important de souligner que nous avons historiquement observé beaucoup de volatilité dans notre action durant cette phase de notre stratégie où nous investissons dans le développement d’un nouveau produit sans encore le monétiser », a rappelé le fondateur et CEO.

Puis il a évoqué les différentes possibilités pour rentabiliser l’IA générative : accélérer sur la messagerie pour les entreprises, afficher de la publicité ou du contenu payant dans les discussions avec le bot, faire payer les utilisateurs pour accéder à des modèles IA plus puissants (à la manière d’OpenAI et de son abonnement payant à ChatGPT). « De plus, l’IA nous aide déjà à améliorer l’engagement dans nos applications, ce qui conduit naturellement à l’affichage de plus de publicités et à l’amélioration directe des publicités pour offrir plus de valeur », a-t-il aussi rappelé.

Le métavers, autre marotte de Mark Zuckerberg, n’est pas oublié. La division en charge du développement de cet univers virtuel, le Reality Labs, est un gouffre sans fond pour Meta : depuis 2020, ses pertes se hissent à 45 milliards de dollars (!). Au premier trimestre, les ventes ont atteint 440 millions de dollars, pour des pertes de 3,85 milliards.

Il y a un an jour pour jour, le même Zuckerberg déclarait que les pertes de cette activité allaient augmenter d’une année sur l’autre, et affirmait que le métavers n’avait pas été glissé sous le tapis à cause de son insuccès. Il compte d’ailleurs sur l’intelligence artificielle pour faire du métavers une réalité… bien réelle.

Lire Meta compte sur l’IA pour sauver le métavers

En attendant que ce jour vienne, le dirigeant a mis l’accent sur les lunettes connectées Ray-Ban, qualifiées de « dispositif idéal » pour un assistant IA : il voit ce que l’utilisateur voit, et entend ce que l’utilisateur entend, ce qui lui fournit un contexte aussi complet que possible pour répondre précisément aux questions. La gamme vient d’ailleurs d’être mise à jour, avec un nouveau style et des fonctions supplémentaires.

Si l’IA générative et le métavers représentent des paris sur l’avenir pour Meta, l’entreprise peut toujours compter sur la bonne fortune de ses réseaux sociaux, Facebook et Instagram en tête, qui lui permettent d’engranger d’excellents résultats pour le premier trimestre. Le chiffre d’affaires de 28,65 milliards de dollars est en hausse de 27 %, le résultat net double d’une année sur l’autre à 12,37 milliards. 98 % des revenus de l’entreprise proviennent de la publicité.

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Source : CNBC


Mickaël Bazoge