Meta, maison mère de Facebook, Instagram et WhatsApp, continue de s’ouvrir aux tokens non fongibles (NFT). Sous l’impulsion de son PDG Mark Zuckerberg, le groupe va permettre aux créateurs de contenu de créer et de vendre des NFT par le biais d’Instagram.
Jusqu’ici, il était uniquement possible de partager une œuvre numérique déjà certifiée sur la blockchain sur le réseau social. Pour partager un NFT sur son compte Instagram, il était en effet d’abord nécessaire de passer par un service tiers afin de créer le NFT ou de l’acheter à autrui. Aucune création ou achat n’était possible par le biais d’Instagram.
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Instagram devient une plate-forme concurrente d’OpenSea
Désormais, Instagram va proposer aux créateurs de créer leurs NFT directement depuis l’application. Une fois que le NFT aura été enregistré dans la base de données de la blockchain, il pourra être vendu aux abonnés du créateur. Il n’y aura pas besoin de quitter Instagram pour boucler la transaction. Les créateurs peuvent aussi choisir leur taux de commission sur les reventes de leurs NFT, entre 5 et 25 %.
Le NFT sera automatiquement transféré sur le portefeuille numérique choisi par l’internaute, comme un wallet Metamask par exemple. Meta s’appuie sur la blockchain Polygon pour mettre au point son système. Gageons que d’autres chaînes de blocs s’ajouteront à court terme.
« Ils auront une boîte à outils de A à Z – de la création (à partir de la blockchain Polygon) et d’affichage du prix, à la vente », explique Meta dans un communiqué sur son site web.
Grâce à cette nouveauté, la plate-forme Instagram va devenir un concurrent direct de géants des NFT comme OpenSea, Rarible ou encore Magic Eden. L’option pourrait attirer les créateurs spécialisés dans les œuvres d’Art blockchain tout en promouvant le secteur NFT auprès du grand public. Pour rappel, Instagram revendique 1,2 milliard d’utilisateurs mensuels dans le monde.
« Les gens peuvent facilement soutenir leurs créateurs préférés en achetant leurs objets de collection numériques directement sur Instagram », fait valoir Meta, qui refuse toujours de mentionner l’acronyme NFT.
Dans un premier temps, Meta réserve la fonctionnalité à « un petit groupe de créateurs aux États-Unis ». Des créateurs comme le photographe DrifterShoots, l’artiste visuel Ilse Valfré ou encore l’artiste Amber Vittoria font partie des comptes sélectionnés dans le cadre de l’expérimentation. La création de NFT devrait rapidement s’élargir à d’autres pays et à plus grande échelle, assure l’entreprise.
Meta va absorber les frais de transaction de la blockchain
Pour le lancement de l’option, Meta va prendre en charge les frais de transactions requis par la blockchain. Un acheteur ne devra pas payer de frais lors d’un achat. Il devra exclusivement payer le prix réclamé par le vendeur. Par contre, Meta ne précise pas si les frais de création seront également absorbés. Il est donc probable que le créateur de contenu soit contraint de s’en acquitter par le biais de son wallet.
De même, Meta n’exigera pas de commission sur les NFT vendus par le biais de sa plate-forme avant 2024. Cette année-là, le groupe réclamera une partie des bénéfices. On imagine que Meta pourrait se calquer sur la grille tarifaire appliquée sur Horizon Worlds, son métavers. La firme prévoit en effet une commission de 47,5 % pour les ventes de NFT sur la plate-forme en réalité virtuelle.
Par ailleurs, Meta précise que la taxe Apple, qui réclame 30 % sur toutes les transactions réalisées par le biais d’une application iOS de l’App Store, est à prendre en compte.
Dans la foulée, Meta précise qu’il est désormais possible de partager des vidéos sous forme de NFT par le biais d’Instagram. Enfin, l’entreprise prend désormais en charge la blockchain Solana et Phantom, l’un des portefeuilles les plus populaires de l’écosystème. Auparavant, Instagram permettait uniquement de partager des NFT par le biais des blockchains Ethereum, Polygon et Flow.
L’importance des NFT pour Meta
Notez que Facebook, le réseau social phare du groupe, s’est aussi ouvert aux NFT cette année. La plate-forme permet en effet aux internautes de partager des tokens non fongibles sur leur mur depuis le mois de septembre. On imagine que la création d’œuvres numériques devrait finir par débarquer sur ce réseau social.
By introducing NFTs natively on Instagram, we hope to achieve this and facilitate new forms of connection between billions of people & their favorite creators. I wrote more about why we’re betting on blockchain to help grow the creator economy here👇 [6/6] https://t.co/DvJT5KZGzK
— Stephane Kasriel (@skasriel) November 2, 2022
Pour mémoire, les NFT sont l’une des pierres angulaires de la stratégie de Meta dans la conception du métavers. Dans les mondes numériques imaginés par Mark Zuckerberg et ses équipes, tous les éléments (vêtements, avatars, endroits, véhicules…) seront des tokens non fongibles. Grâce à la technologie blockchain, ces éléments pourront être transférés d’un espace à un autre.
Dans un billet publié sur Medium, Stephane Kasriel, responsable du commerce en ligne chez Meta, met en exergue les atouts de la blockchain pour les créateurs de contenu :
« La blockchain offre une solution en rendant les actifs et les expériences plus transportables sur toutes les plates-formes, donnant finalement aux créateurs plus de contrôle sur leur travail, les communautés qu’ils construisent et la façon dont ils monétisent ».
Comme le souligne régulièrement Mark Zuckerberg, l’interopérabilité, c’est-à-dire la possibilité que les éléments numériques puissent fonctionner entre eux, est l’un des grands enjeux du métavers. Meta souhaite que les éléments achetés dans un univers, comme des vêtements virtuels, puissent facilement être transportés dans un autre espace numérique. Pour que ce soit possible, l’entreprise doit impérativement s’appuyer sur la chaîne de blocs. Dans cette optique, une trentaine d’entreprises, dont Adobe, Epic Games, Huawei et Ikea, ont d’ailleurs créé le consortium Metaverse Standards Forum.
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Source : Meta
