Meta vient d’annoncer un nouveau partenariat avec Qualcomm. Lors de l’IFA de Berlin, les deux géants ont révélé avoir passé un accord pluriannuel axé sur la réalité virtuelle. Dans le cadre de leur association, Meta et Qualcomm vont mettre au point des puces personnalisées destinées aux casques VR.
« Nous travaillons avec Qualcomm Technologies sur des puces pour la réalité virtuelle personnalisées – alimentées par des plates-formes et des technologies Snapdragon XR – pour accompagner la future feuille de route des produits Quest », explique Mark Zuckerberg, PDG et fondateur de Meta.
Sans surprise, ces puces Snapdragon XR animeront les futurs casques de Meta. Comme le souligne le communiqué, Qualcomm et Meta travaillent déjà ensemble depuis plus de sept ans sur la réalité virtuelle. Par exemple, le Meta Quest 2 est déjà équipé d’une Snapdragon XR2. L’accord n’est que le prolongement d’un partenariat de longue date.
Les prochains casques VR de Meta seront donc dotés d’une puce conçue avec Qualcomm. C’est notamment le cas du Quest Pro, aussi connu sous le nom de Project Cambria. Attendu dans le courant du mois d’octobre 2022, l’accessoire serait réservé aux professionnels. Il coûterait plus de 1 000 dollars. Qualcomm précise que les puces ne seront pas réservées aux productions de Meta. On pourrait trouver celles-ci dans les casques d’autres marques.
Les puces personnalisées de Meta
Ce nouvel accord laisse penser que Meta a revu ses ambitions en matière de hardware à la baisse. Depuis 2018, le géant de la Silicon Valley travaille en effet sur ses propres puces. En miroir d’Apple, Google ou encore Amazon, Meta ambitionne de développer des semi-conducteurs pour s’émanciper d’Intel, Qualcomm ou Broadcom. Ces puces maison seraient par exemple destinées aux data centers, aux enceintes intelligentes et autres éventuels produits conçus par Meta.
Elles doivent également équiper les casques de réalité virtuelle de la marque. D’après nos confrères de The Information, la division chargée de la conception des puces chez Meta rencontre des obstacles depuis l’année dernière. Face aux difficultés, l’entreprise se serait résolue à utiliser une puce Qualcomm au sein des prochaines Ray-Ban Stories, les lunettes connectées avec caméra. Initialement, Meta espérait intégrer sa propre puce au sein de l’accessoire, dont la sortie n’est pas prévue avant l’année prochaine.
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Le système d’exploitation maison de Meta
Le désir d’indépendance de Meta ne se résume pas au hardware. Le groupe de Mark Zuckerberg a par ailleurs initié le développement de son propre système d’exploitation. Lancé en 2019, le projet avait été confié à Mark Lucovsky, le co-auteur de Windows NT dans les années 90. Le responsable a finalement démissionné pour rejoindre Google.
Toujours d’après The Information, l’OS s’intitule actuellement XROS. Le système doit permettre à Meta de faire l’impasse sur Android, l’interface de Google. À terme, la firme californienne souhaiterait intégrer son propre OS sur ses casques et autres accessoires. Pour le moment, on trouve Android sur les Quest et sur les enceintes connectées de Meta.
Là encore, Meta aurait été obligé de tempérer ses ardeurs. Le groupe américain aurait mis en pause le développement de XROS. Plus de 300 employés affectés au projet ont été redirigés vers d’autres divisions en janvier dernier. Mark Zuckerberg n’a jamais caché son intérêt pour la création d’un système d’exploitation exclusif à l’écosystème de Meta. L’an dernier, le milliardaire décrivait l’OS comme « un système d’exploitation basé sur le micronoyau ». Il assurait alors ses équipes étaient déjà bien avancées.
Réduction des coûts chez Meta
La réduction apparente des ambitions de Meta, que ce soit en matière de hardware ou de logiciel, intervient dans un contexte compliqué pour l’entreprise. Après avoir essuyé de lourdes pertes financières avec la division Reality Labs, Meta a été contraint d’annuler plusieurs projets. L’entreprise a mis un terme à son projet de montre connectée avec double caméra. Elle a aussi reporté le lancement de ses premières lunettes AR à 2024. Sous pression à la suite de la baisse de ses revenus publicitaires, Meta tente de contenir les coûts liés au métavers.
Contacté par nos confrères de The Verge, un porte-parole de Meta tempère et assure que l’accord avec Qualcomm n’exclut pas la conception de puces maison pour les casques Quest. Il souligne que Meta ne se focalise pas sur « une approche unique » :
« Il pourrait y avoir des situations où nous utilisons du silicium standard ou travaillons avec des partenaires de l’industrie sur des personnalisations, tout en explorant nos propres nouvelles solutions. Il pourrait également y avoir des scénarios dans lesquels nous utilisons à la fois des solutions partenaires et personnalisées dans le même produit ».
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Source : Qualcomm