“Les métamoteurs sont un peu les parasites de la famille. Ils aspirent comme des vampires les résultats des moteurs de recherche traditionnels pour fournir d’un seul coup la réponse la plus exhaustive possible” : en forçant le trait, Jean-Baptiste Prier résume bien le fonctionnement de ces outils de recherche particulièrement opportunistes. Depuis 1997, cet ancien journaliste consacre toute son énergie à Net Veille, une start-up qui a mis au point un métamoteur français. Avec un certain succès : le journal Le Monde l’utilise pour passer en revue les sites internet de la presse étrangère.Net Veille fonctionne sur le même principe que les grands métamoteurs internationaux, comme l’Américain Metacrawler ou le Canadien Copernic : “Nous utilisons les résultats de recherche fournis par une dizaine de moteurs incontournables comme Google, Altavista, Lycos, Hotbot ou Voila, mais aussi ceux fournis par des engins plus spécifiques comme le moteur de recherche africain Mbolo. Net Veille couvre ainsi 80 % du web visible ce qui n’est pas le cas de la plupart des outils de recherche traditionnels”, explique-t-il.Pour Jean-Baptiste Prier, Net Veille n’est pas un métamoteur comme les autres mais plutôt un “supramoteur” : “Le problème des métamoteurs classiques, c’est le “bruit de fond”. Ils fournissent une énorme masse de résultats qui ne correspondent pas à la requête de l’utilisateur. Net Veille, au contraire, s’efforce de sélectionner les contenus les plus pertinents et d’éliminer les doublons en présentant les résultats par site et non par pages internet.”Les métamoteurs sont particulièrement adaptés aux besoins des entreprises : ce sont leurs agents secrets sur le World Wide Web, des outils d’intelligence économique qui peuvent repérer les dernières innovations de la concurrence, mais aussi jouer aux gendarmes en exerçant une surveillance des contenus litigieux (contrefaçon, campagnes de dénigrement…). Comme ses concurrents (Cybion, Copernic…), Net Veille fournit ainsi sa technologie à de grandes entreprises du secteur pharmaceutique et du luxe qui souhaitent rester très discrètes.Ce business s’annonce prometteur. Seul problème, les métamoteurs sont concurrencés par ceux qui les nourrissent : les Google, Alltheweb et autres Inktomi proposent tous, aujourdhui, des solutions adaptées à la veille économique. Juste retour des choses ?
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