Meta, le groupe derrière Facebook, WhatsApp et Instagram, poursuit le déploiement de son métavers, ou metaverse en anglais. Comme prévu, l’entreprise californienne a lancé Horizon Worlds en France et en Espagne.
« J’ai hâte de voir les gens explorer et construire des mondes immersifs, et de proposer cela à plus de pays bientôt », déclare Mark Zuckerberg, PDG de Meta, dans une publication sur Facebook.
D’autres pays devraient rapidement s’ouvrir au métavers. Le fondateur de Facebook accompagne l’annonce d’une image montrant la Tour Eiffel et Sagrada Familia, la basilique de Barcelone, au sein du monde numérique.
Pour mémoire, Horizon Worlds est arrivé aux États-Unis et au Canada à la fin de l’année dernière. Une version beta, ouverte sur invitation, avait été mise en ligne dès 2020. En juin, la plate-forme a fait son entrée au Royaume-Uni. Selon les chiffres publiés en février dernier, 300 000 personnes se connectent tous les mois au monde numérique de Meta.
Horizon Worlds, le futur du métavers ?
Comme The Sandbox ou Decentraland, Horizon Worlds est un monde numérique accessible en réalité virtuelle. Pour y accéder, il faut impérativement se munir d’un casque Oculus Quest 2, dont le prix est récemment monté à 449 euros. À terme, Horizon Worlds sera également accessible par le biais d’un navigateur web, sans devoir mettre de casque VR, ou via une application sur smartphone.
Une fois que vous avez investi dans un casque, il suffit d’installer l’application Horizon Worlds par le biais du site d’Oculus. Meta vous demande ensuite de connecter votre compte Facebook. Bientôt, vous devrez créer un nouveau compte pour vous immerger dans le métavers de Meta. Du reste, la plate-forme est entièrement gratuite. Meta ne facture pas l’accès au métavers afin d’attirer le plus de personnes possible.
Le métavers de Meta est composé de plusieurs univers différents. Au sein de ces mondes, vous pouvez organiser des conférences avec vos collègues, jouer à une pléthore de jeux, assister à des concerts ou encore personnaliser votre avatar en achetant des vêtements virtuels. C’est grâce aux ventes d’objets numériques que l’entreprise compte générer des profits. Dans cette optique, les tokens non fongibles (NFT) seront intégrés aux univers.
Parmi les sections les plus populaires, on trouve Arena Clash, un jeu de tir en coopération, Wake The Robot, un puzzle interactif ou encore la discothèque en VR, appelée Club Vivid. Récemment, Meta a inauguré un monde “horreur” pour les internautes les plus courageux, celui des « arthropodes, ces araignées et insectes rampants et effrayants ».
Horizon Worlds est par ailleurs un espace de création ouvert à tous. Par le biais de l’outil Horizon Worlds Builder, les utilisateurs peuvent en effet concevoir des arènes de jeu ou organiser des activités. Il n’est pas nécessaire d’avoir des connaissances en programmation informatique pour y arriver. Comme le soulignait Meta l’an dernier, « vous n’êtes pas qu’un simple visiteur, vous faites partie de ce qui rend ce monde formidable ». Plus de 10 000 mondes ont déjà été créés par la communauté.
Harcèlement et distanciation sociale
En miroir de Facebook, Horizon Worlds a essuyé quelques scandales depuis son lancement aux États-Unis. Plusieurs femmes affirment avoir été harcelées sexuellement lors de leur passage dans le métavers. L’avatar de l’une d’elles a même été agressé par deux avatars masculins.
Suite à ces témoignages, le groupe américain s’était promptement engagé à « optimiser et à faciliter l’accès à des dispositifs de sécurité ». Pour éviter les dérives, Meta a donc mis en place de nouvelles mesures.
Le géant de la Silicon Valley propose de configurer un périmètre autour de son avatar. Ce système de distanciation sociale empêche les internautes de s’approcher. Il est aussi possible de brouiller les voix des avatars qui ne font pas partie de vos amis. Impossible que des individus malveillants ne vous abreuvent d’insultes.
De plus, Meta interdit l’accès à Horizon Worlds aux mineurs. Pour vous plonger dans le métavers, il faut avoir plus de 18 ans. Plusieurs types de contenus sont d’ailleurs exclus de la plate-forme, comme les images sexuellement explicites ou violentes. Sans limites claires, le métavers pourrait devenir un endroit très toxique, redoute Andrew Bosworth, directeur des nouvelles technologies de Meta.
Malgré ces interdictions, des mineurs sont régulièrement repérés au sein d’Horizon Worlds, suscitant des inquiétudes concernant la modération de Meta.
Mark Zuckerberg ne lâche rien
Le déploiement d’Horizon Worlds en Europe se poursuit alors que la division métavers de Meta a du plomb dans l’aile. Depuis l’an dernier, Reality Labs accumule les pertes financières. La division a perdu 2,8 milliards de dollars au deuxième trimestre 2022. Sur l’année en cours, elle cumule 5,77 milliards de dollars de pertes. Le chiffre d’affaires global de Meta a souffert des résultats de Reality Labs. La firme a enregistré une baisse de son chiffre d’affaires pour la première fois de son histoire.
Malgré ce revers, Mark Zuckerberg se dit convaincu de l’importante d’investir dans le métavers. Dans quelques années, les mondes numériques en réalité virtuelle ou augmentée devraient rapporter des sommes colossales à Meta, rassure le PDG. C’est d’ailleurs en partie grâce au métavers que Zuckerberg compte relancer la croissance chancelante de Meta.
En attendant que le grand public s’intéresse au métavers, Meta a pour la première fois offert des obligations pour lever des fonds. Les fonds reçus seront réinjectés dans « les dépenses d’investissement, le rachat, l’acquisition ou l’investissement des actions en circulation de ses actions ordinaires ». En parallèle, Meta a annulé plusieurs projets de Reality Labs, comme la montre connectée pour le métavers. Par ailleurs, des projets majeurs ont été reportés, dont les lunettes pour la réalité augmentée.
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