D’après les informations de nos confrères de Bloomberg, Meta, ex-Facebook, aurait demandé à sa division Reality Labs d’abandonner le développement de la smartwatch. Les ingénieurs rattachés au projet, dont le nom de code est « Milan », ont été « informés cette semaine que l’appareil n’était plus sur la voie de la production ».
Les rumeurs d’une montre connectée développée par Meta sont apparues l’année dernière. Les premières fuites évoquaient une smartwatch sous Android destinée à concurrencer l’Apple Watch, qui domine actuellement le marché. Pour se différencier, Meta avait prévu d’y intégrer une caméra pour les appels vidéo.
Une montre connectée avec 2 caméras
Les ingénieurs rattachés au projet « Milan » avaient mis au point un prototype de la montre avant son annulation. Bloomberg est parvenu à mettre la main sur des images de l’accessoire. Le boîtier de la montre est visiblement équipé de deux caméras.
Le premier capteur photo est situé sous l’écran tactile. Il est destiné aux appels vidéo sur Facebook Messenger, WhatsApp ou Instagram. La deuxième caméra est logée sur la face arrière du boîtier. Ce module devait permettre au porteur de prendre des photos en détachant le boîtier du bracelet. C’est une approche inédite.
Malheureusement, l’intégration de ce second capteur a provoqué des dysfonctionnements avec l’une des technologies phares de la smartwatch, l’électromyographie. Cette technologie doit permettre au porteur de la montre d’interagir avec des éléments en réalité virtuelle ou augmentée.
Pour ça, le bracelet de la montre interprète les signaux électriques émis par votre corps. Dans un billet de blog publié en mars 2021, Meta expliquait déjà que les signaux envoyés par votre cerveau aux muscles de vos mains par le système nerveux peuvent être décodés par des bracelets conçus par ses ingénieurs. Ces signaux sont automatiquement traduits en commandes numériques.
« Ce que nous essayons de faire avec les interfaces neuronales, c’est de vous permettre de contrôler directement la machine », expliquait Thomas Reardon, directeur des interfaces neuromotrices chez Meta. « En réalité augmentée, vous serez en mesure de toucher et de déplacer des objets virtuels.[…] Vous serez également en mesure de contrôler des objets virtuels à distance », avançait Meta l’année dernière.
Apparemment, Meta souhaitait que sa montre connectée puisse accompagner ses futures lunettes pour la réalité augmentée. Attendue dans le courant de l’année 2024, la paire de lunettes intelligentes ambitionne d’afficher des éléments en 3D superposés à la réalité devant les yeux de l’utilisateur. Pour interagir avec ces éléments, comme des avatars représentant vos proches, le porteur aurait simplement dû agiter la main. La montre était visiblement destinée aux futurs utilisateurs du metaverse.
Du reste, la smartwatch de Meta devait offrir les fonctionnalités classiques d’une montre connectée. Bloomberg évoque la présence du WiFi, d’un GPS, d’une connexion cellulaire via eSIM, d’applications comme Spotify, WhatsApp, Instagram, d’un système de suivi de la santé, d’un moniteur cardiaque et d’un calendrier. Elle devait sortir sur le marché au printemps 2023 à un prix avoisinant les 349 dollars. Le média précise que « Meta travaille toujours sur plusieurs autres appareils portés au poignet ».
Réduction des coûts chez Meta
Meta aurait annulé la sortie de sa montre connectée pour réduire les coûts de sa division Reality Labs. Lors de la publication de ses résultats financiers pour le premier trimestre de 2022, l’entreprise a annoncé une perte de 2,96 milliards de dollars.
En l’espace d’un an, la division consacrée au metaverse a perdu 10,19 milliards de dollars. C’est la plus lourde perte jamais enregistrée par la firme. Les investissements massifs décrétés par Mark Zuckerberg dans le domaine de la réalité virtuelle et augmentée ont contribué à ternir les résultats du groupe.
Conscient des pertes financières, le fondateur de Meta s’attend à ce que Reality Labs ne génère pas de bénéfices avec ses produits avant 2030. Pour rassurer les actionnaires, Zuckerberg a néanmoins consenti à donner la priorité à certains projets au détriment d’autres.
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Source : Bloomberg
