Meta, le groupe derrière Facebook, WhatsApp et Instagram, s’apprête à réduire ses effectifs. D’après nos confrères du Wall Street Journal, la firme californienne va licencier des milliers d’employés d’ici à quelques jours. Citant des sources proches du groupe, le média affirme qu’une annonce devrait avoir lieu dès le mercredi 9 novembre 2022. En amont, Meta aurait déjà prévenu ses salariés d’annuler les voyages non essentiels.
Il s’agit de la plus importante réduction d’effectifs de l’histoire de Meta. Depuis sa création en 2004, le groupe, qui s’est longtemps appelé Facebook, a enregistré une croissance linéaire, avec une augmentation progressive de son personnel.
Comme de nombreuses entreprises du secteur, Meta a embauché une kyrielle d’employés pendant la pandémie de Covid-19. La firme a en effet engagé 27 000 individus entre 2020 et 2021. Sur les neufs premiers mois de 2022, le personnel de Meta s’est enrichi de 15 344 personnes. En date du 30 septembre 2022, Meta comptait un total de 87 000 employés dans le monde.
Pour le moment, on ignore combien de ces salariés seront congédiés. Selon le Wall Street Journal, il pourrait s’agir du plan de licenciement le plus massif décrété par une entreprise de la technologie.
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Les lourdes pertes de Meta
Cette vague de licenciements fait suite aux résultats financiers désastreux de l’entreprise. Fin octobre, Meta a annoncé un chiffre d’affaires de 27,71 milliards de dollars, en recul de 4 % sur un an. De son côté, le bénéfice net s’est réduit de moitié en un an.
Ces résultats inquiétants sont notamment dus à la baisse des revenus liés à la publicité en ligne et aux investissements massifs destinés au métavers. Pour mettre au point Horizon Worlds, le métavers du groupe, et des technologies liées à la réalité virtuelle, Meta a dépensé plus de 21 milliards de dollars en deux ans. Aux yeux des actionnaires, le métavers apparaît donc comme un immense gouffre financier.
En marge de la publication des résultats, Mark Zuckerberg, PDG et fondateur de Meta, avait déjà laissé entendre qu’une réduction des effectifs était envisageable dans un avenir proche. Néanmoins, le dirigeant avait écarté la possibilité de licenciements massifs. Le créateur de Facebook avait par ailleurs tenté de tempérer les résultats en pointant du doigt plusieurs facteurs :
« Nous affrontons un environnement macroéconomique instable, une concurrence accrue, des problèmes de ciblage publicitaire et des coûts en hausse pour nos investissements à long terme, mais je dois dire que nos produits ont l’air de s’en sortir mieux que certains commentaires ne le prétendent ».
En dépit des commentaires rassurants de Zuckerberg, la valorisation boursière de Meta s’est à nouveau effondrée dans le sillage des résultats trimestriels. En l’espace d’un an, le groupe a perdu près de 600 milliards de dollars de capitalisation.
En licenciant une partie de son personnel, Meta espère réduire les dépenses d’au moins 10 % au cours des prochains mois, note le média. D’autres mesures allant dans ce sens seraient prévues.
Licenciements en masse dans le secteur de la tech
Meta n’est pas le seul groupe à se séparer d’une partie de ses employés en réponse à la crise économique. La semaine dernière, Twitter a congédié la moitié de ses salariés dans le monde. Désormais propriétaire du réseau social, Elon Musk met tout en œuvre pour réduire les coûts de l’entreprise, dont la santé financière serait désastreuse. Selon le milliardaire, Twitter perd des millions de dollars par jour.
Même son de cloche du côté de la société de paiement en ligne Stripe, qui a supprimé 14 % de ses effectifs, et du concurrent d’Uber, Lyft. La société s’est séparée de 13 % de ses employés. De son côté, le géant Amazon s’est contenté de geler les embauches dans ses bureaux.
« Nous sommes confrontés à une inflation persistante, à des chocs énergétiques, à des taux d’intérêt plus élevés, à des budgets d’investissement réduits et à des financements plus rares pour les start-up », expliquait Patrick Collison, directeur général de Stripe, après les licenciements.
Pour l’analyste financier Neil Saunders, ces annonces successives montrent que « les jours grisants de la croissance sont maintenant terminés ».
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Source : Wall Street Journal