Après des années d’atermoiements, le gouvernement a fini par faire sauter le verrou de la boucle locale. Les opérateurs tiers accéderont donc, dès le 1er janvier 2001, à ces derniers kilomètres de câbles de cuivre, tant convoités, qui relient l’abonné au central téléphonique.Cette décision paraissait, de toute façon, inéluctable, compte tenu des recommandations européennes enjoignant les États membres de libéraliser totalement, au 1er janvier 2001, cet ultime héritage d’une époque monopolistique désormais révolue. Assurant depuis le 1er juillet, et pour six mois, la présidence de l’Europe, le gouvernement se devait de jouer la carte du mieux disant… européen, donc, du mieux disant libéral. “La France est déterminée à réussir la mise en ?”uvre du dégroupage, nouvelle étape vers plus de modernité”, déclarait même Christian Pierret, secrétaire d’état à l’Industrie, au Figaro, le 12 septembre dernier. Il y a un an encore, l’actuel gouvernement s’y montrait pourtant hostile…L’étape réglementaire franchie, d’autres obstacles se dressent déjà sur la route des opérateurs tentés par le dégroupage. Ni les tarifs du péage de l’opérateur ni les conditions techniques pour l’usage de ces lignes ne sont encore connus. Et il faudra jouer des coudes pour installer des équipements dans les locaux techniques de France Télécom.Mais, de grâce ! Messieurs les opérateurs alternatifs, ne déclarez pas que la “réglementation arrive trop tard”, ou que “le nombre d’acteurs est trop important pour une clientèle restreinte”, comme on l’a entendu dire lors d’un récent séminaire de l’association Tenor, qui dressait le bilan de trois ans de concurrence. La dérégulation n’est pas un long fleuve tranquille.
Or, le dégroupage offre de nombreuses occasions favorables… pour ceux qui sauront les saisir. Espérons que les opérateurs seront plus inventifs en termes de services qu’ils ne l’ont été avec la téléphonie fixe longue distance.
Les dernières évolutions technologiques telles que le transport de la voix sur IP via un lien ADSL inciteraient plutôt à innover…”
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