Le principal obstacle au développement des MMS en France vient de tomber. Bouygues Telecom, Orange et SFR sont en effet parvenus à résoudre les problèmes d’incompatibilité qui empêchaient jusqu’à présent leurs clients de
s’échanger des messages multimédia, quels que soient les réseaux.Les trois opérateurs l’ont annoncé hier, en précisant que leurs plates-formes MMS seront totalement comptatibles à partir du 15 mai. En revanche, selon Orange, il faudra attendre l’année prochaine pour que les MMS
passent les frontières.
90 % des formats graphiques et audio sont reconnus
Tous les problèmes ne sont pas résolus pour autant. Certes, les plates-formes des opérateurs sont désormais en mesure d’échanger des MMS. Mais cela ne suffit pas. Elles doivent être capables d’interpréter le contenu
d’un message (photo, son, texte…) et de le convertir pour qu’il soit lisible sur le téléphone du destinataire.Une tâche loin d’être facile, en raison des caractéristiques très variables des portables : taille d’écran, palettes de couleurs, polyphonie (16, 32 tons)… Les fabricants ont même poussé le vice jusquà
utiliser des formats de fichiers différents : Gif, PNG, Jpeg…’ Si vous prenez une photo avec un terminal Nokia qui gère le PNG et que vous souhaitez l’envoyer sur un Sony-Ericsson compatible avec le Jpeg, la plate-forme du réseau destinataire devra assurer la
traduction ‘, explique Benoît Gendron, responsable marketing plates-formes de services et applications chez Ericsson France.Ces derniers mois, les opérateurs et leurs fournisseurs de plates-formes MMS (Ericsson pour SFR et Orange, Comverse pour Bouygues Telecom) ont donc travaillé sur des moteurs de conversion.Pour Benoît Gendron, ‘ les plates-formes MMS prennent en charge 90 % des formats graphiques et audio. Au mois de septembre prochain, on tendra vers les 95 % ‘. Mais il ne cache
pas qu’il subsiste des zones d’ombre. ‘
Il y a encore certains formats de sons polyphoniques qui ne sont pas supportés. Le problème risque de venir de terminaux asiatiques qui disposent de chipsets audio très récents.
Ces problèmes seront résolus au fur et à mesure. ‘L’autre chantier concerne la prise en charge des fichiers vidéo. Par exemple, Nokia a opté pour le standard H263 sur son 3750, Sony-Ericsson a choisi le Mpeg4 pour le P800.Au-delà des problèmes de conversion, les opérateurs imposent une limitation sur la taille des messages MMS, généralement 50 ko. Les plates-formes MMS se chargent de filtrer les messages de plus grande taille.‘ Aujourd’hui c’est suffisant pour la plupart des terminaux, mais on voit arriver des modèles équipés de capteurs photo plus perfectionnés, comme le P800. Pour les exploiter, il faudra que les
opérateurs relèvent ce plafond ‘, estime Benoît Gendron.
Des prix qui varient de 20 à 45 centimes
Quoi qu’il en soit, avec les MMS, les opérateurs comptent bien renouveler le succès des SMS, qui contribuent aujourd’hui à gonfler la facture des abonnés. Tous les services reposant aujourd’hui sur les SMS, comme
les flash infos, sont ?” ou seront ?” déclinés en MMS, grâce à la possibilité de leur associer des images et du son. Les capacités des MMS (plusieurs dizaines de kilo-octets) devraient également donner un second souffle à la
vente de sonneries, de fonds d’écran et de jeux plus perfectionnés.Au passage, les tarifs sont revus à la hausse. Chez Orange, l’envoi d’un MMS ne contenant que du texte (moins de 5 ko) est facturé 20 centimes. Au-delà de 5 ko et jusqu’à 50 ko, le prix passe à
45 centimes, soit trois fois plus qu’un SMS.Quelle que soit la taille, SFR facture 45 centimes. Bouygues Telecom, seulement 20 centimes, mais sous réserve de souscrire à l’abonnement multimédia de 6 euros par mois.Le succès du MMS passera nécessairement par une large diffusion des terminaux compatibles. Les choses semblent bien parties. Chez SFR, on affirme que, ‘ depuis décembre, un modèle vendu sur deux est compatible
MMS ‘. Et les opérateurs s’accordent pour dire que, à Noël, la quasi totalité des téléphones le seront.
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