France Télécom et Cegetel ont annoncé, la semaine dernière, leur volonté
“d’assurer l’interopérabilité des échanges électroniques dans le monde de la santé”. Une décision a priori importante pour les professionnels de santé (PS), contraints par la loi de chiffrer les messages électroniques qu’ils échangent à propos de leurs patients ?” secret médical oblige. Néanmoins, le problème est posé depuis au moins trois ans ?” date de création du RSS ?”, et nombreux sont ceux qui pensent que ce n’est pas cette ultime annonce qui va le régler.C’est en tout cas le point de vue de Jean-Jacques Fraslin, médecin pionner en matière d’informatique médicale et président-fondateur de fulmedico.org (Fédération des utilisateurs de logiciels medicaux communicants), une association d’usagers.” Le Réseau santé social [concession de service public dévolue à Vivendi-Cegetel] fêtera ses trois ans en avril prochain, l’offre Wanadoo Santé a deux années d’existence, et c’est seulement maintenant que ces deux grands opérateurs font mine de vouloir rendre enfin effective la plus que nécessaire “interopérabilité” de leurs réseaux de messagerie ! “, fulmine-t-il.Du côté du RSS-Cegetel, on reste dans le flou concernant la date d’entrée en service de ces nouvelles fonctionnalités : “Courant deuxième semestre 2001”, annonce-t-on. Cela signifie que les 60 000 professionnels de santé, aujourd’hui reliés à Internet dans un cadre professionnel (sur un total de près de 300 000, dont 120 000 médecins), devront encore attendre six mois avant de voir la barre d’outils de leur logiciel de messagerie préféré (Outlook, Netscape ou Lotus Notes) s’orner de deux nouveaux boutons permettant la signature et le chiffrement de leurs messages, quel que soit le FAI du destinataire.
S’aligner sur les solutions de chiffrement du marché ?
Techniquement, la solution sera développée par la Sagem. Comme le souligne Jean-Jacques Fraslin : “Dans le système qu’on semble nous annoncer, on veut faire de la messagerie sécurisée entre un intranet [celui du RSS, initialement supposé dédié et ultraprotégé] et Internet [par où transitent les données des abonnés au très standard Wanadoo Santé], ce qui déjà peut faire douter de la nécessité du RSS : ses coupe-feu ne servent plus à rien et la CPS [Carte des professionnels de la santé, utilisée pour authentifier les accès] sera apparemment facultative dans certains cas. Dans ces conditions, ne serait-il pas plus logique et rapide de mettre RSS et CPS à la poubelle et d’utiliser les solutions de chiffrement et de sécurisation du marché, par la force des choses déjà beaucoup plus universelles ?”Le débat, déjà vieux de trois ans, ne semble donc pas près d’être clos. Autant dire que les courriers papier auront encore longue vie chez les dentistes et autres kinésithérapeutes. En attendant, les divers protagonistes se sont donné rendez-vous à la mi-mars au MEDEC, le salon de la médecine et de la communication médicale, où les premiers tests dinteropérabilité sont annoncés.
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