Le transport sur les réseaux de données existants n’est pas une fin en soi. La télécopie doit également s’intégrer aux applications existantes de l’entreprise, y compris à la messagerie électronique, afin d’être vue comme un média banalisé, ne nécessitant plus, dès lors, de terminaux spécifiques.
Des positionnements très différents
Cette mise en ?”uvre s’effectue par l’intermédiaire du serveur de télécopies. Presque toujours construit sur un serveur Intel fonctionnant sous Windows NT, celui-ci est complété par des cartes de communication qui permettent d’utiliser le RTC (sous T 30, protocole de la télécopie traditionnelle) ou de dialoguer sous IP, avec des équipements distants. L’intelligence du serveur de télécopies est apportée par son logiciel, qui se nomme Faxgate chez Esker, ou Faxination chez Fenestrae. Même si l’opération est facilitée par l’utilitaire d’installation, ces deux fournisseurs laissent, en effet, à leurs clients le soin de connecter les cartes et de configurer l’ensemble, tandis que Topcall propose une solution complète incluant le matériel et le logiciel.Les positionnements respectifs sont très différents. Topcall cible ainsi davantage la fédération de différents médias (tels la voix ou les messages SMS) et leur intégration à des applications de production. Esker privilégie également cette cible, mais se concentre sur la télécopie, tout en s’intéressant au marché de la bureautique, par l’intégration de la messagerie.Cette dernière reste le c?”ur de cible de Fenestrae ou de Rigthfax. Pour cela, ils ont complété leur serveur de télécopies de modules, installés soit sur les postes clients, soit sur le serveur de messagerie. Dans le premier cas, ce module, permettant l’envoi de fax, est autonome ou intégré au logiciel client de messagerie, Outlook ou Notes ; dans le second, il s’interface avec le connecteur SMTP ou l’API du serveur de messagerie Exchange ou Domino.
Envoyer des fax à des milliers de destinataires
La même intégration est réalisée avec la messagerie intégrée de SAP R/3. Lorsque l’utilisateur est l’expéditeur, il a le choix du média. À l’inverse, lorsqu’il est le destinataire, le serveur de télécopies transforme tout fax entrant en pièce jointe graphique d’un message électronique. Le cas échéant, l’aiguillage vers une boîte aux lettres peut être réalisé par analyse du contenu, à l’aide d’un outil de reconnaissance de caractères intégré au serveur de télécopies.La synthèse entre télécopie et messagerie électronique évoque inévitablement la notion de messagerie unifiée, cette dernière ajoutant une corde à son arc avec le traitement des messages vocaux. En fait, certaines offres placées sous cette bannière traitent le fax en intégrant un serveur de télécopies du marché.Au-delà de la messagerie, l’intégration de la télécopie prend une tout autre forme, lorsqu’il s’agit de générer et d’envoyer automatiquement des fax à des milliers de destinataires, à partir d’applications de production fonctionnant le plus souvent sur de grands systèmes.
Des fonctions génériques pour le serveur de télécopies
Ces applications doivent, d’abord, générer un flux d’impression dont chaque document contient les informations concernant le destinataire. Ce flux est intercepté et redirigé vers le serveur de télécopies, vu comme une imprimante. Ce rôle d’intercepteur est confié à un module logiciel installé sur le système hébergeant l’application (tel est le choix de Topcall) ou sur un serveur externe sous NT. Esker a opté pour cette seconde solution, qui présente l’avantage de ne pas être intrusive mais qui nécessite de scruter régulièrement le système. Topcall comme Esker supportent des applications tournant sous OS/390, AS/400 et Unix, ainsi que le progiciel SAP (R/2 et R/3), sur tous les systèmes.Qu’il soit au service de la messagerie ou d’applications stratégiques, le rôle du serveur de télécopies inclut, en outre, des fonctions génériques telles que des essais répétés, l’émission en différé, l’ajout automatique de pages de garde ou la gestion de multiples destinataires.Le serveur de télécopies prend en charge tout ou partie du transport. Dans le cas le plus simple, les transmissions sont réalisées sur le réseau public commuté, quelle que soit la distance. Une configuration plus complexe consiste à répartir sur un réseau IP un ensemble de serveurs, fédérant différents sites qui constituent une infrastructure de transport économique. Il est également possible de faire fonctionner, en synergie, le serveur de télécopies interne à l’entreprise et celui du réseau d’un opérateur gérant la télécopie sur IP, tels Graphnet et Netmoves.com (spécialisés dans le média de la télécopie) ou les opérateurs de voix sur IP, amenés à gérer le fax.
Vers l’externalisation de la fonction fax chez les opérateurs
Une connexion directe permet alors à la fonction routage au moindre coût du serveur de télécopies d’orienter certains fax vers l’opérateur. Le rôle des opérateurs spécialisés dans la télécopie va, en outre, au-delà du transport. Ils proposent de véritables services d’externalisation de la fonction fax. Dans le mode le plus élémentaire, l’infrastructure de l’entreprise reste intacte. L’utilisateur envoie un simple e-mail en spécifiant une adresse de destinataire contenant le numéro de télécopie de ce dernier. Dans un mode plus sophistiqué, l’opérateur reçoit sous FTP, un fichier de destinataires et envoie massivement les télécopies, en ajoutant éventuellement une page de garde personnalisée.
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