Passer au contenu

Même chez Meta, le métavers ne séduit pas les employés

Les employés de Meta ne se connectent pas souvent à Horizon Worlds, le métavers du groupe. Apparemment, les salariés ne sont pas convaincus par la proposition. Un responsable de Meta s’est finalement résolu à obliger ses équipes à se rendre dans le métavers, au moins une fois par semaine.

Horizon Worlds, le métavers mis au point par Meta, n’est pas parvenu à convaincre les employés du groupe de Mark Zuckerberg. D’après plusieurs notes de service internes, obtenues par nos confrères de The Verge, les équipes de Meta ne se rendent pas très souvent dans le métavers. Et c’est un gros problème pour la firme qui mise tout sur la démocratisation des mondes en réalité virtuelle.

Malgré l’enthousiasme affiché par le PDG Mark Zuckerberg, le métavers de Meta essuie d’ailleurs une myriade de critiques en interne. Ils pointent notamment du doigt une expérience « déroutante et frustrante ». Une note de service rédigée par Vishal Shah, vice-président du métavers au sein de l’entreprise, révèle que de nombreux salariés de Meta trouvent même qu’Horizon Worlds n’est pas du tout au point :

« Les commentaires de nos créateurs, utilisateurs, testeurs et beaucoup d’entre nous dans l’équipe montrent que les coupures, les problèmes de stabilité et les bugs empêchent notre communauté de faire l’expérience de la magie d’Horizon. En termes simples, pour qu’une expérience devienne agréable, elle doit d’abord être utilisable et bien conçue ».

Horizon Worlds, le métavers mal aimé des employés de Meta

Échaudés par les résultats, la plupart des employés de Meta négligent de se connecter au métavers de la firme. Dans sa note interne, Vishal Shah regrette que « beaucoup d’entre nous » ne passent « pas beaucoup de temps dans Horizon ». Il s’agit vraisemblablement d’une tendance générale au sein de l’entreprise.

« Pourquoi ? Pourquoi n’aimons-nous pas tellement le produit que nous l’utilisons tout le temps ? La simple vérité est que, si nous ne l’aimons pas, comment pouvons-nous nous attendre à ce que nos utilisateurs l’aiment ? », déclare Vishal Shah, inquiet du désamour affiché par les salariés.

Quelques semaines plus tard, le responsable a publié une seconde note de service afin de forcer les employés à se connecter à Horizon Worlds au moins une fois par semaine.

« Tous les membres de cette organisation devraient se donner pour mission de tomber amoureux d’Horizon Worlds. Vous ne pouvez pas le faire sans l’utiliser. Entrez là-dedans. Organisez des moments pour le faire avec vos collègues ou vos amis », réclame le responsable.

La situation est similaire en dehors des murs de Meta. De nombreuses entreprises spécialisées dans la réalité virtuelle admettent que leurs employés ne se connectent pas régulièrement aux espaces de travail dans le métavers. Interrogé dans le cadre d’une enquête du Wall Street Journal, Marshall Mosher, PDG de la start-up VR Vestigo, révèle que « ses équipes ne se réunissent même pas en réalité virtuelle pour des réunions de travail ». Ils privilégient les appels vidéo sur Zoom ou les appels téléphoniques, à l’ancienne.

À lire aussi : Meta a peut-être trouvé le moyen de donner des jambes à votre avatar dans le métavers

Des nouveautés reportées

Pour redresser la barre, Vishal Shah a demandé à ses employés de mieux collaborer les uns avec les autres. Le responsable a par ailleurs estimé que ses équipes manquent de flexibilité dans leur travail :

« Nous travaillons sur un produit qui s’avère ne pas être adapté au marché des produits. Si vous êtes sur Horizon, j’ai besoin que vous embrassiez pleinement l’ambiguïté et le changement ».

Disponible depuis l’année dernière aux États-Unis, Horizon Worlds a passé le cap des 300 000 utilisateurs plus tôt cette année. En 2022, le monde numérique, accessible par le biais d’un casque de réalité virtuelle, est arrivé dans plusieurs pays d’Europe, dont le Royaume-Uni et la France, avec un succès relativement limité.

Pour séduire de plus en plus d’internautes, Meta a prévu de lancer une application pour smartphone et une version web accessible via un navigateur dans un avenir proche. Face aux critiques, le groupe californien aurait pris la décision de temporiser l’arrivée de ces nouveautés, pourtant attendues de longue date.

Dans une note interne, Vishal Shah précise que Meta veut « s’assurer que nous résolvions nos problèmes de qualité de performance avant d’ouvrir Horizon à plus d’utilisateurs ». De plus, les objectifs de croissance concernant les utilisateurs en VR seront revus à la baisse. Dans la même optique, la version Web se concentrera sur la qualité de l’expérience plutôt que sur le nombre d’utilisateurs.

En parallèle, le développement des technologies phares du métavers chez Meta accumule les déconvenues. Reality Labs, la division consacrée à la réalité virtuelle et augmentée, a perdu des milliards de dollars au cours des derniers trimestres. Le déficit de la section a contribué à plomber les bénéfices du groupe. Dans un contexte économique difficile, Meta s’est résolu à réduire ses effectifs. La firme vise une réduction des coûts d’au moins 10 % dans les prochains mois. L’entreprise a aussi annulé plusieurs projets destinés à démocratiser le métavers, comme ses premières lunettes connectées pour la réalité augmentée.

Malgré ces premiers résultats peu reluisants, Meta continue de croire en l’avenir du métavers. En interne, le responsable Vishal Shah estime que « la thèse de base d’Horizon Worlds », à savoir « un réseau social synchrone où les créateurs peuvent construire des mondes engageants », reste « forte ».

Contacté par The Verge, Meta assure de manière indéfectible que « le métavers est l’avenir de l’informatique ». Néanmoins, le groupe de Menlo Park admet que son monde numérique doit encore évoluer. Pour optimiser Horizon Worlds, la firme déploie d’ailleurs en continu « des améliorations de qualité » sur base « des commentaires de notre communauté de créateurs ». 

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.

Opera One - Navigateur web boosté à l’IA
Opera One - Navigateur web boosté à l’IA
Par : Opera

Source : The Verge


Florian Bayard