630 serveurs, des milliers de teraoctets de données, celles des utilisateurs de Megaupload en Europe, ont été effacés progressivement depuis février dernier. Après un an de procédure et d’attente, la société hollandaise LeaseWeb, qui louait des serveurs à Megaupload et n’a pas été payée depuis la fermeture du service de stockage de fichiers et la saisie de ses actifs, a décidé de remettre à dispositions ces serveurs.
Elle indique dans un communiqué avoir contacté Megaupload avant de se lancer dans cette entreprise d’effacement des données et de réattribution des serveurs. Sans réponse, « la réaffectation des serveurs a commencé en février 2013 ». Et pour éviter tout risque de sécurité et assurer le respect de la vie privée de ses clients « LeaseWeb a pour procédure standard de totalement effacer les serveurs qui sont mis à disposition de nouveaux clients ».
Mensonge ou réalité
Evidemment, Kim Dotcom réfute le fait que Megaupload, en tout cas l’équipe qui s’occupe du dossier, n’ait pas répondu à cette demande. Il laisse même entendre que Ira Rothken, à la tête de ses avocats, lui a certifié le contraire et demande aux tweetos de juger qui ment dans cette affaire.
#Leaseweb says we did not ask them to preserve #Megaupload data. Our lead legal counsel Ira Rothken says we did. Who’s lying?
— Kim Dotcom (@KimDotcom) June 20, 2013
La théorie du complot
En toute logique, Kim Dotcom est prompt à clamer que ce sont des informations personnelles, les siennes et celles de ses utilisateurs, qui ont été détruites, ainsi que des preuves dans l’affaire en cours.
Pour le camp Megaupload, l’effacement de ces données fait le jeu de l’administration américaine : « De notre point de vue, les Etats-Unis sont responsables pour la destruction des données Megaupload – les Etats-Unis essaient de fabriquer une victoire plutôt que de rendre justice », lit-on ainsi dans un tweets d’Ira Rothken.
@ferbylikethetoy in our view the US is responsible for destruction of Megaupload data – US trying to concoct a win rather than doing justice
— Ira Rothken (@rothken) June 20, 2013
L’espoir américain
Si les données européennes semblent donc définitivement perdues, celles des utilisateurs américains sont encore intacts sur près de 1 100 serveurs hébergés par Carpathia Hosting et d’autres loués par Cogent Communications Group. Ces deux prestataires n’ont pas, non plus, été payés depuis la fermeture de Megaupload. L’Electronic Frontier Foundation, qui s’était joint à l’équipe légale de Kim Dotcom pour demander à LeaseWeb de conserver les données des utilisateurs, mène un combat très actif sur le sol américain pour assurer la préservation des serveurs loués à Megaupload avant sa fermeture.
La disparition de ces millions de fichiers stockés dans le cloud pose une fois encore la question de la pérennité de ce genre de service et des risques que posent la dématérialisation des données et l’expatriation des stockages.
This is the largest data massacre in the history of the Internet caused by the U.S. government, the Department of Justice & #Leaseweb.
— Kim Dotcom (@KimDotcom) June 19, 2013
Avec son sens habituel de la formule, Kim Dotcom qualifiait la suppression des serveurs européens « de plus gros massacre de données dans l’histoire d’Internet ». Un massacre dont les responsables sont le gouvernement américain, le Département de justice américain et, finalement, LeaseWeb…
Après avoir été invoquée pour composer une telle trinité, difficile pour LeaseWeb de laisser entendre son argument, plein de bon sens, il lui faut bien assurer son activité et rentabiliser ses quelque 630 serveurs…
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Source :
Le communiqué de LeaseWeb
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